Est de la RDC: le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à un cessez-le feu

Lundi 24 Février 2025 - 12:44

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Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a condamné, le 21 février, le Rwanda pour son soutien au M23 qui continue son avancée dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), face à l’armée congolaise.

La résolution adoptée à l’unanimité « condamne fermement l’offensive et l’avancée en cours du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec le soutien des forces de défense rwandaises », dont 4 000 soldats appuient le M23, selon des experts de l’ONU.

Les Nations unies réclament également le retrait du M23 des territoires dont il a pris le contrôle, notamment Goma et Bukavu, et appelle les forces armées rwandaises à « cesser leur soutien au M23 et à immédiatement se retirer du territoire de la RDC, sans préconditions ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’était jusqu’à présent contenté de dénoncer les violations de l’intégrité territoriale de la RDC, sans nommer le Rwanda. Mais de plus en plus de ses membres dénonçaient publiquement Kigali, à l’exception des membres africains du Conseil qui ont finalement soutenu la résolution.

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a ainsi appelé à un « cessez-le-feu immédiat » lors d’un appel téléphonique avec le président kényan, William Ruto.

Après s’être s’emparé fin janvier de la grande ville de Goma, le M23, qui a repris les armes en 2021 dans l’Est de la RDC, région en proie à des conflits depuis trois décennies, a pris dimanche Bukavu sans rencontrer de fortes résistances. Le groupe armé continue depuis sans entrave sa progression dans plusieurs directions.

« Quasiment plus aucun militaire congolais ne combat » face au M23, a noté un observateur. « Les seuls qui combattent encore sont les Wazalendo », des miliciens locaux progouvernementaux.

Des « affrontements quasi-quotidiens » ont opposé ces derniers jours M23 et Wazalendo à Masisi, localité à quelque 80 km au Nord-Ouest de Goma, indiquait Médecins sans frontières.

Le conflit a poussé en deux semaines quelque 42 000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, à trouver refuge au Burundi voisins, a indiqué le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), soulignant un afflux « inédit depuis 25 ans ».

En outre, environ 15 000 personnes ont fui depuis janvier vers d'autres pays frontaliers, dont plus de 13 000 en Ouganda, selon l'agence onusienne. Le HCR s'attend à voir l'afflux vers le Burundi croître encore à mesure que le M23 se rapproche d'Uvira, ville à la pointe Nord-Ouest du lac Tanganyka et face à Bujumbura, capitale économique du Burundi.

Yvette Reine Boro

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