Justice : un train de mesures contraignantes pris contre Joseph Kabila

Mardi 22 Avril 2025 - 16:30

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Depuis qu'il a annoncé son retour en République démocratique du Congo par la ville de Goma, l'ex-président Joseph Kabila est dans le collimateur des services de sécurité qui le chargent d'être d'intelligence avec la rébellion du M23/AFC.

Alors que sa présence dans le chef lieu du Nord-Kivu demeure toujours incertaine au regard de la controverse suscitée autour, le gouvernement Suminwa est vite passé à l'offensive. Un train de mesures contraignantes vient, en effet, d'être pris à l'encontre du sénateur à vie. La dernière en date, prise le 19 avril, porte sur la suspension de sa formation politique, le  Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), par le ministre de l'Intérieur, Décentralisation et Affaires coutumières.

Le parti de Joseph Kabila ainsi que la plateforme politique à laquelle il est affilié, en l'occurrence le Front commun pour le Congo, ne pourront plus exercer leurs activités sur toute l'étendue du territoire national. Auparavant, le ministre de la Justice et Garde des sceaux, Constant Mutamba, avait donné injonction à l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo ainsi qu’au procureur général près la Cour de cassation d’engager des poursuites judiciaires contre l'ex-président.

Comme si cela ne suffisait pas, l'autorité judiciaire, dans le même temps, a menacé de saisir tous les biens meubles et immeubles de Joseph Kabila disséminés à travers la République. Entre-temps, d'autres mesures, cette fois-ci de restriction de mouvement, ont été prises à l’encontre des proches collaborateurs de l'ancien chef d'État. Soupçonnés de collusion avec l'ennemi, ils sont dorénavant placés sous haute surveillance et astreints à rester au pays pour besoin d'enquête.

C'est donc toute la machine judiciaire qui s'est déployée contre le sénateur à vie soupçonné de préparer un coup de force contre les institutions en place. Le gouvernement dit disposer de toutes les preuves attestant le rapprochement de l’ancien président avec le M23/AFC qui serait son émanation aux fins de déstabilisation des institutions. Du côté des "Kabilistes", l'on dénonce un acharnement, ou mieux une intimidation à l'endroit de leur autorité morale afin de l'exclure du jeu politique.

Quant à la suspension du PPRD, une action a été amorcée auprès du Premier ministre, ministre de l'Intérieur, l'invitant à surseoir sa décision qui, selon les requérants, ne reposerait sur aucune preuve probante. Les proKabila dénoncent, par ailleurs, un abus de pouvoir et un détournement des prérogatives à des fins de musèlement et d’intimidation d’un parti républicain. 

Sylvain Andema

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