AC Léopards de Dolisie : Rémy Ayayos Ikounga satisfait du bilan de Patrick Aussems

Jeudi 17 Juillet 2014 - 18:30

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Le point de vue du président de l’Athlétic club Léopards tranche avec les critiques formulées par les fans de son équipe à son entraîneur, notamment dans les choix techniques

Les Dépêches de Brazzaville : L’AC Léopards est passée à côté de son objectif de prendre la première place du groupe. Un regret ?

Rémy Ayayos Ikounga : Évidemment je ne peux qu’éprouver des sentiments de frustration et de regret parce que l’idéal serait de gagner les trois points pour prendre la tête du groupe. Ce qui devrait nous donner un avantage assez conséquent. Mais eu égard à ce résultat, il faut être réaliste. Il nous reste trois matchs dont deux à domicile qui  devraient nous permettre, avec un peu plus d’efforts, il faut le reconnaître, d’être en demi-finale. Ce qui reste pour le moment notre objectif immédiat.

LDB : L’équipe éprouve depuis le début de la saison des difficultés à s’imposer à Dolisie, la citadelle imprenable. Quel est votre avis ?

R.A.I. : Cette expression devrait être bannie du monde du football. Vous voyez bien que pour vous amuser, le Brésil a perdu 7-1 à domicile. Avec cette notion de jouer à domicile d’ailleurs, vous l’avez souligné, nous avons gagné au Mali. C’est vrai, quand on joue chez soi, c’est un avantage psychologique. Nous avons un public derrière nous mais cela ne donne pas obligatoirement un avantage définitif. Au fil des matchs, il faut faire germer les analyses qui puissent contribuer à l’amélioration des matchs. Elles peuvent venir du public, des techniciens, des journalistes. Le match est passé en direct et tous les Congolais l’ont suivi. Ils peuvent apporter leurs suggestions. J’attends toutes les critiques possibles.

LDB : Hier on vous reprochait d’être à la fois président et entraîneur. D’aucuns affirmaient que les classements de l’AC Léopards étaient imposés par vous…

R.A.I. : Je n’impose pas. Je discute avec les techniciens. Je leur donne mon avis, mon flair de technicien aussi parce que j’en suis un et eux se confrontent à mes arguments et leurs positions. Le staff technique est un bloc qui travaille ensemble. Mais quand je discute avec le staff technique, ils ont l’avantage d’assister aux entraînements chaque jour, ce que je ne peux pas faire puisque je réside à Brazzaville. C’est un argument essentiel dont je dois tenir compte. Il y a des années, on me reprochait quand il avait des contre-performances d’un joueur qui m’est proche, on disait Bhebey Ndey c’est le colonel qui l’impose et moi je m’obstinais à vous dire que mon expérience m’avait toujours démontrée qu’à ce poste on avait besoin de tel type de joueurs. Je me suis rarement trompé sur ça. Et quand on voit le match du 15 juillet, de façon notoire, vous pouvez toute de suite déceler l’absence d’un joueur comme Guelord.

LDB : Selon le contrat avec Patrick Aussems, il était prévu une évaluation au bout de six mois. Êtes-vous satisfait de son bilan ?

R.A.I. : Je ne jette jamais le bébé avec l’eau du bain. Un technicien peut faire une erreur ou l'on peut être d’un avis contraire sur un changement ou sur une décision qui aura été prise pendant le match, parce qu’un président de club n’est pas accroché à son téléphone pendant le match pour donner les instructions. Mais il faut voir aussi son bilan. Il est en tête du championnat national avec deux ou trois buts encaissés. Il est qualifié pour les demi-finales de la Coupe du Congo après avoir gagné 4-1 à l’extérieur et à domicile. Il est en deuxième position dans la phase de poules d’une coupe africaine en encaissant un seul but en trois matchs. Ce n’est pas après un tel bilan que vous allez vous séparer de quelqu’un dans l’immédiat. Je ne pense pas. Soyons réaliste. Est-ce qu’un tel bilan est négatif ? C’est aussi le revers de la médaille. Nous avons ici un public qui est extrêmement gâté, qui a vu tellement de belles choses. Il ne faut pas croire qu’on gagnera tout le temps à Dolisie.

LDB : Au fil des matchs, il y a un constat qui se dégage : les joueurs achetés à prix d’or n’ont pas du temps de jeu conséquent. Comment l’expliquez-vous ?

R.A.I. : Quand on achète un joueur aussi cher que soit-il, ce n’est pas acquis d’avance qu’il aura la même performance chez vous que là où il prestait. Il y a eu des joueurs achetés à prix d’or qui, en changeant d’environnement, n’ont pas donné ce qu’on attendait d’eux. Mais chaque fois que je prends un joueur d’ailleurs, le recrutement je le fais souvent moi-même, même si je suis parfois aiguillé par les gens mais je suis conscient d’une chose : c’est qu’un joueur qui vient à Léopards vient affronter une concurrence qui est rude. Ce n’est pas parce qu’il a été acheté plus cher que venir à Léopards, il est obligatoirement titulaire. Je ne donne jamais à un joueur la garantie d’être titulaire parce qu’il vient déjà trouver un groupe qui existe, qui a gagné beaucoup de choses, qui a joué une super coupe d’Afrique. Je ne suis pas fou de laisser un joueur à la traîne sans jouer alors qu’il était bon aux entraînements. Il démontre qu’il mérite la place.

LDB : Le 27 juillet débute la phase retour et l’AC Léopards reçoit le Réal de Bamako. Dans quel état d’esprit l'équipe est-elle au moment d'aborder cette manche déterminante ?

R.A.I. : Mes joueurs doivent jouer le ballon et considérer que les deux prochains matchs seront comme ceux aux éliminatoires. Vous ratez des matchs, vous sautez. Il faut jouer dans cet état d'esprit mais je redoute le poids des matchs accumulés. Nous jouons contre des adversaires qui ont déjà fini la saison. Ils se préparent dans le calme et sereinement. Nous, nous avons trois compétitions. J’ai envoyé cinq ou six joueurs en équipe nationale juste après le match. Dimanche, ils doivent jouer avec l’équipe nationale. Mardi, ils jouent contre Diables noirs comptant pour les demi-finales de la Coupe du Congo, sachant que cinq jours après il faut venir jouer un match de coupe d’Afrique à Dolisie. Entre-temps, il peut y avoir un match du championnat dans l’intervalle. Vous vous rendez compte que c’est une accumulation un peu exagérée des matchs. Cela rejoint ce que je vous avais dit, notre championnat est de trop. La saison au niveau local n’est pas cadrée par rapport à la compétition africaine. Demain, cela posera un problème de recrutement.

 

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Rémy Ayayos Ikounga prenant la défense de Patrick Aussems après le match contre Coton sport. (Photo Adiac)