Message du chef de l’État : réactions des acteurs politiquesMercredi 13 Août 2014 - 17:00 Le message présidentiel sur l’état de la nation, le 12 août au Palais des congrès, a été diversement apprécié au sein de la classe politique congolaise. C'est ainsi que Les Dépêches de Brazzaville ont abordé des parlementaires et hommes politiques à savoir : Serge Victor Ignoumba, Pascal Tsaty Mabiala, Jean Pierre Ngouya et Anguios Nganguia Engambé. Serge Victor Ignoumba, député : "L'idée de construire les hôpitaux généraux retient mon attention" "En tant que parlementaire, je suis ravi que le président de la République respecte cette disposition de la constitution qui prévoit qu’une fois par an, le chef de l’État présente un message sur l’état de la nation devant le Parlement réuni en congrès. Dans cette adresse, il a fait le point de tous les secteurs d’activités. Aucun secteur n’a été oublié. En politique, par exemple, il a renvoyé au peuple, la résolution des différends qui opposent les acteurs politiques. Je suis personnellement ravi par l’annonce faite par le président de la République concernant la construction de douze hôpitaux généraux dans chaque chef-lieu de département. Le chef de l’État a circonscrit toutes les activités menées par le gouvernement au cours des trois dernières années et celles qu’il entend réaliser dans les jours à venir. Nous sommes témoins de la métamorphose que subit, jour après jour, notre pays en ce qui concerne l’érection des infrastructures routières, immobilières, portuaires et autres." Pascal Tsaty Mabiala, député de l'opposition : "Depuis 38 ans, le président actuel aurait pu construire le Congo comme il le fait maintenant" "Le président de la République a dit beaucoup de choses et j’ai retenu une. Il a dit qu’en dix ans, nous n’avons jamais construit, nous n’avons jamais équipé notre pays d’autant d’infrastructures. C’est vrai. Mais ce qu’il aurait pu ajouter est que depuis l’accession du Congo à l’indépendance, il y a aujourd’hui 54 ans, le pays n’a jamais eu autant d’argent qu’il a eu ces dix dernières années. Tout ce que nous sommes en train de réaliser dans le sens du développement de notre pays, est bon. Je salue l’érection des infrastructures diverses. Ce que l’on doit dire au peuple est que le chef de l’État actuel est comptable dans le retard enregistré par le Congo depuis son accession à l’indépendance ; parce que sur les 54, Denis Sassou N’Guesso a lui seul dirigé le pays pendant 38 ans. Le président actuel aurait pu construire le Congo comme il le fait maintenant. Mais à l’époque, le Congo n’avait pas autant de ressources financières qu’il en possède maintenant. En ce qui concerne le débat sur le changement de la constitution du 20 janvier 2002, le président de la République ne peut plus se remettre à l’arbitrage du peuple parce que le peuple s’était déjà exprimé en 2002, lors de l’adoption par référendum de la présente loi fondamentale dont l’article 185 fixe le nombre de mandat du chef de l’État à deux et l’âge limite pour être candidat à la présidence à 70 ans. Ces dispositions ne peuvent faire l'objet de révision. Aujourd’hui, je suis surpris que le peuple parle du changement de la constitution. Non ! C’est de la manipulation organisée par les hommes politiques. Une constitution peut évoluer, c’est juste parce qu’elle n’est pas une Bible. Mais, il faut que l’on nous dise les articles qui posent problèmes afin que l’on puisse les examiner. Si ces problèmes sont clairement posés, le chef de l’État pourrait même légiférer sans qu’on ait besoin d’organiser un référendum. Les acteurs politiques de la majorité présidentielle ne veulent pas clairement dire que le changement de la constitution est motivé par le souci d’offrir au président de la République actuel un troisième mandat. Le chef de l’État pouvait mettre de l’eau dans le vin du débat en déclarant qu’il est respectueux des dispositions de la constitution et qu’il arrivera à la fin de son mandat en 2016 et pour le reste, il s’en remet à la sagesse du peuple." Jean Pierre Ngouya, sénateur : "Taisons les débats interpersonnels" "Le volet politique du message m’a beaucoup intéressé parce que le président de la République remet la résolution des différends politiques au peuple, parce que tous nous tirons la légitimité de ce peuple. Cette façon de voir les choses fera que nous puissions taire les débats interpersonnels. J’ai également apprécié le tableau du pays peint par le chef de l’État. J’avoue que c’est un message qui m’a beaucoup intéressé." Anguios Nganguia Engambé, président du PAR : "Je suis dubitatif sur les chiffres du chômage que le président a avancés" "Le bureau exécutif du parti pour l’action de la Républiquemâ (PAR) et les militants, par ma voix, apprécient la bonne orientation du président de la République sur la paix, la sécurité, la défense, la justice et l’unité nationale. Cependant, le PAR est dubitatif sur les chiffres que le chef de l’État a donnés en ce qui concerne la réduction du chômage au Congo. Il a indiqué que l’emploi a augmenté d’une manière générale de 6,3% et 10% d’emplois permanents ont été créés, pour un taux de chômage estimé à moins de 10 % de la population active, soit moins de 200.000 demandeurs d’emplois. En outre, nous saluons les mesures sociales et les allocations familiales que le président de la République a annoncées. Cependant, il est passé pieds joints sur la planification de mesures annoncées et leurs dates d’exécution. Sur le plan politique, il n’a fait aucune annonce sur le dialogue politique, ni sur le mécanisme du passage de la 5e à la 6e République au moyen d’un référendum. Le chef de l’État n’a pas abordé le débat actuel sur le changement de la constitution pour fixer l’opinion publique sur la clameur à laquelle nous assistons actuellement."
Roger Ngombé |