Journée internationale de la femme: les ponténégrines sensibiliséesu à leurs droits longtemps méconnus

Lundi 9 Mars 2015 - 16:15

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Dans le cadre des célébrations de la Journée internationale de la femme, la Commission diocésaine Justice et paix de Pointe-Noire a organisé le 6 mars à son siège de Maténdé-Foucks,  une causerie-débat pour sensibiliser les femmes sur leur situation dans la législation congolaise.

Elles étaient une cinquantaine représentant l’administration publique, les confessions religieuses, la société civile et les medias, les femmes qui ont participé à cette séance d’échange animée par  la notaire, maître Sandra Dhello Boubag assistée d’Alain Louganana, responsable de la recherche à la commission diocésaine justice et paix de Pointe-Noire. Une rencontre organisée sur le thème : « la situation de la femme dans la législation congolaise : Forces, faiblesses et perspectives ».

A cette occasion, la conférencière, maître Sandra Dhello Boubag a procédé à la lecture de quelques articles sur le droit pénal, le code de la famille, le code de la sécurité sociale et le code du travail; des documents  favorables aux droits de la femme. D’après elle, le législateur congolais accorde une situation confortable à la femme car, tous les textes fondamentaux congolais reconnaîssent l’égalité des droits entre la femme et l’homme dans la vie privée, sociale et politique.

« Dans le domaine familial, la femme a le privilège d’assurer la direction morale et matérielle de la famille, elle a droit à 11heures de repos. Dans le droit du travail, elle bénéficie du congé de maternité, d’une heure d’allaitement. Dans le code de la sécurité sociale, elle a droit à des allocations prénatales, des indemnités journalières de maternité ainsi que des paiements de tous les frais d’accouchement. Ce sont des choses prévues dans la loi mais, qui sont ignorées par les bénéficiaires », a-t-elle martelé.

Des lois discriminatoires à l’égard des femmes

La conférencière a par contre, dénoncé des dispositions discriminatoires à l’égard de la femme.  « Nous remarquons qu’au lendemain du décès de l’un des conjoints, le conjoint survivant ne peut pas hériter à la pleine propriété, il ne bénéficie que du droit d’usufruit, c’est-à-dire, le bénéfice (l’argent) que congénère un bien  laissé par le conjoint, mais pas d’un bien comme la parcelle. Il n’y a pas le nombre limite des coépouses  pour déterminer s’il y a lieu d’adultère ou non. La difficulté pour la femme de prouver l’adultère commis par l’homme qui opte pour la polygamie. Au tribunal l’homme peut facilement sur la base d’un témoignage simple ou d’une déclaration pour condamner son épouse mais, la femme doit fournir des preuves concrètes, notamment prendre un huissier de justice pour faire un constat d’adultère et, il faudrait qu’un mari entretienne une concubine dans le foyer conjug

Des recommandations pour rectifier le tir 

Suite à ces faiblesses, les femmes de Pointe-Noire sollicitent au législateur public d’accorder la possibilité au conjoint survivant d’hériter en pleine propriété, surtout pour les conjoint qui ont vécu longtemps ensemble ; limiter le nombre d’épouses pour ceux qui souscrivent à l’option polygamique. Que le législateur mette l’homme et la femme en même pied d’égalité en ce qui concerne les faits qui conduiraient à l’adultère ; promouvoir le respect et l’application des nombreuses lois usuelles car, les lois mettent toutes les humains en sécurité. Seulement, a-t-elle poursuivi, nous sommes confrontés à un problème d’application et de leur respect, c’est pourquoi nous sollicitons les moyens pour promouvoir le changement de mentalité effectif. Formons et informons-nous».

Les participantes ont exprimé leur gratitude à l'endroit de la conférencière qui a su les éclairer sur les dispositions  législatives concernant les femmes.  « Je demande aux directions départementales de la Promotion et de l’intégration de la femme au développement de promouvoir ces lois qui défendent la cause de la femme pour sortir ces dernières de l’ignorance qui a perduré. J’ai compris que les hommes profitaient  de notre ignorance pour marcher  sur nous. La femme n’est plus à l’heure de s’occuper des futilités mais, nous devons nous lever pour une véritable émancipation », a indiqué la sage femme Pierrette Toukoula.

De son côté, le responsable de la recherche à la commission diocésaine Justice et paix de Pointe-Noire, s'est appesanti sur l’objectif de cette causerie-débat qui selon elle consistait  à inciter les femmes à leur  prise de conscience afin qu'elles jouissent de façon effective à leurs droits tant bafoués.

Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

photo1: une vue des femmes pendant la causerie-débat "adiac'' photo2: maitre Sandra dhello Boubag au milieu pendant son exposé "adiac"