Division 1 : la suite du play-off à huis clos à Kinshasa, des réactions…Mercredi 15 Avril 2015 - 20:45 La rencontre entre le Daring Club Motema Pembe (DCMP) et Sa Majesté Sanga Balende de Mbuji-Mayi, le 13 avril, au stade Tata)-Raphaël de Kinshasa, pour le compte de la 6e journée remise du championnat national de football, a laissé des traces. Cette rencontre stoppée à moins de dix minutes du terme à cause des troubles des supporters du DCMP ne devait pas laisser des supporters indifférents, encore moins la Ligue nationale de football, organe organisateur du championnat national. C'était des troubles de trop. Suite aux violences dans le stade le dimanche et lors de précédents matchs à Kinshasa, le comité de gestion de la Ligue nationale de football (Linafoot) a, de manière provisoire, pris la mesure d’organiser tous les matches des play-offs au stade Tata-Raphaël de Kinshasa à huis clos. La Linafoot veut préserver cette infrastructure sportive de Kinshasa qui abrite des rencontres sportives internationales des sélections nationales et des clubs engagés en compétitions africaines interclubs, indique le communiqué de cette instance nationale du football publiée le 14 avril. Les troubles au stade Tata-Raphaël ont suscité plusieurs réactions des personnalités du football congolais. Le président de Sanga Balende, le gouverneur Alphonse Ngoy Kasanji du Kasaï Oriental, a vivement condamné les troubles survenus lors du match DCMP contre son équipe. « Nous déplorons ces choses et je crois que les dirigeants de la Ligue nationale de football prendront des mesures pour mettre fin aux actes inciviques qui ne cessent de se répéter », a-t-il déclaré lors d’un point de presse au lendemain de la rencontre arrêtée. Après avoir éliminé Coton Sport de Garoua du Cameroun, Sanga Balende va disputer les huitièmes de finale de la Ligue des champions d’Afrique contre Al Ahly du Soudan au stade Tata-Raphaël de Kinshasa. Et Alphonse Ngoy Kasanji de solliciter : « La tentative est de déranger le match de la Ligue des champions. J’ai entendu ces propos là. Je lance un appel aux autorités politique et administrative de la ville de Kinshasa pour sécuriser les équipes ». Secrétaire sportif de l’AS V.Club, Patrick Banishay a indiqué à propos de la décision de la Linafoot : «Je suis un peu désabusé pour la bonne raison que la Ligue a compétence de prendre pareille décision, mais la prendre de manière sélective, cela me choque. Ça aurait été l’autorité urbaine de Kinshasa qui ait pris pareille décision pour des raisons de sécurité, j’aurais compris puisqu’elle n’a pas compétence d’agir en dehors de sa juridiction. Ici, il s’agit de la Ligue. Ce qui vient de se passer, que je condamne du reste, se passe dans tous les stades du pays, que ce soit sur les sites de Kinshasa, Lubumbashi et Mbuji-Mayi puisque ces incidents se répètent, on doit prendre une décision générale concernant les trois sites où se jouent ces matchs». Intervenant sur Radio Okapi, le sélectionneur des Léopards et entraîneur principal de l’AS V.Club, Florent Ibenge Ikwange, s’est indigné en ces termes : «Je ne comprends plus. Le football, c’est quelque chose qui doit réunir les gens. Je veux bien comprendre qu’il y ait de passion. On aime son club. Quand vous perdez, vous ne mangez pas. Ok je sais bien, mais ça ne justifie nullement la violence. Là, j’en appelle un petit peu au pouvoir public. Les rencontres de football soient filmées et les auteurs des violences identifiées, mais on ne fait rien. Ça m’étonne. Car j’ai l’impression que les stades de football sont devenus des zones de non-droits c’est-à-dire qu’on peut faire tout ce qu’on veut, avec toute l’impunité possible, imaginable. Donc, aujourd’hui, on peut casser, balancer des projectiles sur des gens, des blessés et sortir tranquillement et revenir le week-end prochain au stade et recommencer. C’est insupportable. Je ne sais pas pourquoi c’est logique de frapper un joueur de football, un arbitre, un dirigeant. Donc on est dans la nouvelle citoyenneté ? Je crois que ce sont des choses qu’on ne doit pas laisser passer… Ce n’est pas seulement propre à Kinshasa. J’étais à Lubumbashi lors du match Lubumbashi Sport – Sanga Balende (1-0 du 23 mars). Il ne s’est rien passé entre les acteurs sur le terrain qui se sont congratulés à la fin du match. Mais malheureusement, on est sorti de là encore une fois avec des gaz lacrymogènes. Il faut supprimer le fait de vendre les bouteilles dans le stade, faire une fouille à l’entrée du stade pour qu’on n’entre pas avec des objets qui peuvent se transformer en arme et quand on est fauteur de trouble, il faut être condamné». Le président du TP Mazembe de Lubumbashi, Moise Katumbi Chapwe, a pour sa part invité les sportifs à l’entente, l’amour : « Nous devons cultiver l’amour et non la haine. Je sais que le Kinois aime le football, le vrai Kinois aime le football et le vrai Kinois condamne ce qui se passe dans nos stades. Nous devons tous, en tant que président des clubs de football, prêcher l’amour et non la haine, sensibiliser nos supporters parce que cela se termine par la mort d’hommes. Je fais confiance, car lorsque j’ai joué à Kinshasa en 2009 lorsque le stade de la Kenya était fermé, la population de Kinshasa a soutenu Mazembe. Je garde un bon souvenir avec la population». Martin Enyimo |