Gouvernance publique : Géopolitique débat sur la problématique de la démocratisation africaine

Mardi 1 Mars 2016 - 13:00

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L’association Géopolitique africaine a consacré la journée du 29 février à Brazzaville à la conférence- débat sur le thème : «  les trajectoires de la démocratisation en Afrique : bilan et perspectives ».

Dix communications de haute facture ont été développées, à cette occasion,  par les universitaires et autres intellectuels sur deux sous-thèmes, à savoir : « le contexte international et régional de la démocratisation : bilan et enjeux » et « l’expérience congolaise de la démocratisation : bilan et perspectives ».

En introduction de cette série de conférences-débats, deux questions principales  ont été formulées par les intervenants, notamment : la production africaine sur la démocratie est-elle pertinente ? et le Congo s’est-il approprié la socialisation démocratique ? Les échanges autour de ces deux questions ont  constitué le menu de cette conférence-débat.

Le  secrétaire général de l’association Géopolitique africaine, Laurent Tengo, à  qui revenait la charge de faire la synthèse des travaux, a indiqué que ces deux questions ont fait un constat et formulé une invite dont les conférenciers, chacun dans son style et sa manière, a tenté d’apporter des éléments de réponse.

En outre, a-t-il déclaré, le constat général qui s’est dégagé des communications développées,  est qu’il y a une crise intellectuelle en Afrique caractérisée par une carence de la réflexion.

Cet état de fait, a-t-il dit, doit inviter les intellectuels à s’approprier les problématiques qui constituent les ressorts des Etats modernes. Les débats qui s’en sont suivi ont tourné autour de nombreuses questions essentielles, entre autres la démocratie est-elle inadaptée pour l’Afrique ? ; Existe-t-il une démocratie africaine ? et la faiblesse de la démocratie en Afrique n’est-elle pas due aux Africains eux-mêmes ?

Ces questions ont suscité beaucoup d’intérêt au niveau du public au point où,  a dit Laurent Tengo, deux tendances se sont dégagées parmi les conférenciers et les participants. Le premier courant estime que parler d’une démocratie africaine est une monstruosité qu’il faut bannir de la pensée intellectuelle. La seconde tendance, quant à elle, a indiqué que cette pensée a sa légitimité et sa pertinence scientifique. L’Afrique, disent les tenants de cette dernière tendance, a besoin de ses propres référentiels démocratiques.

Le secrétaire général de l’association Géopolitique africaine  a déclaré  que dans la leçon inaugurale délivrée à l’ouverture de la conférence-débat, Me Aimé Emmanuel Yoka a tenté de répondre à la question relative à l’existence d’une démocratie africaine en ces termes : « avant d’apporter la réponse à une telle question, il est nécessaire de reconnaitre l’universalité de la notion de démocratie et ensuite accepter que sa mise en œuvre recommande que les particularismes locaux soient pris en compte ».

Par ailleurs, a dit Laurent Tengo, une communication entière a été aussi consacrée à la politique différenciée de l’Union africaine relative à l’endossement des changements constitutionnels dans les pays africains.

En outre, a-t-il dit,  les échanges  ont également porté sur la place réservée à la femme dans la nouvelle Constitution congolaise. Les conférenciers ont salué, à cette occasion, a-t-il poursuivi, les innovations apportées par cette loi fondamentale, notamment dans le cadre de la décentralisation, de la prise en charge des handicapés, de  la jeunesse, ainsi que des notabilités. « L’évolution des institutions intervenues au Congo ne va pas manquer d’inspirer plusieurs pays africains », a-t-il conclu.

Notons que ces échanges ont été placés sous la supervision de Henri Ossebi, vice-président de l’association Géopolitique africaine, qui a reconnu la qualité scientifique des débats et leur opportunité dans cette période marquée par la préparation de l’élection  présidentielle du 20 mars prochain.

 

 

    

Roger Ngombe

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