Nord-Kivu: les Fardc reprennent le contrôle de Kamango

La localité de Kamango située au nord-est de la province du Nord-Kivu aura passé un très mauvais moment le 25 décembre lorsqu’elle est passée entre les mains des rebelles ougandais de l’ADF/Nalu. Ceux-ci qui ont également pris le contrôle de la localité voisine de Bwisegha jusqu’au pont Semliki se sont rendus maîtres des lieux après l’abdication des Fardc obligées de décrocher après une demi-heure de violents affrontements. Dès la matinée de la journée de mercredi, ces forces rebelles ont dicté leur loi dans cette partie du territoire national contraignant la population locale à l’errance. Plusieurs habitants, près d’une cinquantaine, se sont, en effet, retranchés vers la localité de Nobili dans le territoire de Beni pour se mettre à l’abri du danger.

Craignant pour les populations civiles devenues la cible des rebelles de l’ADF/Nalu qui entendaient poursuivre leur marche victorieuse vers la chefferie de Watalinga à environ 90 km au nord-est de Beni, la Monusco s’est vue obligée de déployer sa grande artillerie pour les en empêcher. Ce qui a été fait. D’après des sources militaires, la contre-offensive lancée par les Fardc appuyées par l’aviation militaire de la Monusco avec ses hélicoptères de combat a porté ses fruits. Face à la puissance de feu du tandem Fardc-Monusco, les rebelles de l’ADF/Nalu ont été obligés de battre en retraite en libérant les positions occupées. Depuis le 26 décembre, les FardcA ont repris le contrôle de Kamango et d’autres localités occupées où elles ont intensifié les patrouilles en vue de neutraliser les derniers bastions des rebelles ougandais.

Aux dernières nouvelles, il nous revient que la situation est redevenue calme  jeudi à Kamango qui tente, tant bien que mal, de panser ses plaies. Des corps des civils tués par balles jonchaient encore les rues en début de matinée dans cette localité, preuve que sa reconquête ne s’est pas faite sans peine. Des dizaines de maisons et plusieurs cases brulées, des personnes enlevées sans parler des blessés graves, le décompte macabre est insoutenable. Les services de sécurité donnent un bilan de douze civils tués et six autres enlevés pendant que les sources humanitaires font état de huit personnes grièvement blessées par balles dont trois femmes. Les mêmes sources précisent qu’environ 150.000 personnes, fuyant les combats, ont trouvé refuge dans la localité voisine de Nobili. Traumatisées, beaucoup d’entre ces déplacés ne sont pas prêts à regagner leurs domiciles à Kamango.

Enfin, le doute plane encore sur la vraie identité de ces assaillants. D’après l’administrateur du territoire de Beni, Amici Kalonda, il n’est pas exclu que ces nouveaux abus soient le fait des rebelles du M23 qui se seraient déportés au nord-est de Goma après avoir été défaits à Rutshuru par les Fardc.