Les clubs de Pointe-Noire au championnat national : un rôle de figurants qui commence à faire tâche d’huileMardi 18 Février 2014 - 18:45 Le Football ponténégrin bat de l’aile. Ce n’est plus un secret tant les contre-performances répétées des clubs du bord de l’océan ne laissent personne indifférent. Au moment où démarre le championnat national d’Élite 1 2014, nous brossons un tableau historique du football ponténégrin, qui par le passé a donné non seulement des joueurs de renom à l’équipe nationale mais aussi des clubs huppés qui ont défendu valablement les couleurs nationales. Un document exclusif. L’inauguration du Chemin de Fer Congo-Océan (CFCO) en 1934 marque véritablement le début des activités du football à Pointe-Noire. Avec pour seules aires de jeu, les deux cours de la place du Marché de la Cité et les bureaux des PTT. Mais, le football à Pointe-Noire écrit ses premières notes dans les années 1935-1937. Ces deux espaces concédés par les autorités coloniales vont en effet, voir évoluer les perles de l’époque, qui ont pour noms Levy Woodcok, Alfred Raoul (le père du feu le général Alfred Raoul), Stéphane Tchichelle-Tchivela, Jean Gnalo, Jean Baptiste Makaya, Moundjouta, Jean-Marie Nimi. Plus tard, viendront Paul Voungou, Henri Boundoubaye, Ferdinand Sabala, Paul Gonga, Joseph Gomba, Jacques Pangou, Samuel Tchikamba, Célestin Bayonne dit Louma, Georges Mavoungou, Antoine Bambi, François Kodjo et Alexandre Pouabou. Cette période a été marquée par l’organisation de matchs à l’occasion de la fête du 14 Juillet en 1937 et 1938. Ils ont opposé Océan Club (la première sélection de Pointe-Noire) à la sélection de Brazzaville. L’éloignement des deux villes en plus de la guerre de 1939-1945 empêcha les échanges entre les deux agglomérations. Les rencontres âprement disputées se soldaient parfois par des échauffourées sanglantes comme la bagarre rangée qui opposa le 19 mars 1945, les équipes militaires de l’époque, la marine, premier champion de Pointe-Noire, à l’équipe des tirailleurs du Bataillon du camp Genin. Il y eut mort d’hommes à la suite des tirs d’armes qui ont émaillé cette rencontre. Les deux équipes furent ensuite radiées. Avec la construction du stade de l'Association sportive Ponténégrine (ASP) en 1939, devenu plus tard Franco Anselmi en 1953, œuvre de Franco Anselmi, un expatrié corse disparu le 8 mars 1952 aux commandes d’un aéronef du club, le football revit à Pointe-Noire. L’arène réservée à la cité blanche va également avoir ses perles tels Justinien, mais aussi les Congolais comme Antoine Banthoud, Sow Mamadou, Joseph Makosso, Médard Dandou. La cité africaine sera dotée d’autres arènes sportives pour perpétuer sa passion du football. Le siège de l’actuelle direction départementale de la SNE, jadis champs d’arachides, le quartier Km4 où fut érigé un stade indigène, œuvre d’un Cheminot Makoulou Diable, redoutable pour ses shoots foudroyants (ce site fut fermé à cause des incidents récurrents lors des matchs). L’actuel emplacement de la station de Mvou-Mvou, tout comme l’ex-siège de la Croix-Rouge congolaise, auront également un espace réservé au football. Plus tard, le stade Casimir Mvoulaléa sera construit sur le site de l’ancien cimetière de Mvou-Mvou, aujourd’hui rebaptisé stade Municipal depuis sa rénovation en vue de la CAN Junior de 2007. L’extension de la cité africaine va permettre la pratique du football dans plusieurs stades comme celui de l’école de la Révolution, appelé stade scolaire. Il a longtemps abrité les matchs de mini football. Vont alors s'illustrer les équipes comme l’Asfi (Association sportive des fonctionnaires indigènes), l’ancêtre de l’Olympic, et l’Aspa (Association sportive ponténégrine autochtone), la Renaissance, actuel Cheminots, l’amicale portugaise regroupant les ressortissants cabindais, l’Union Doho-gabonaise avec les ressortissants dahoméens et togolais, voire camerounais, l’AS Batignolles, l’ASS (Association sportive scolaire), le Sporting Club, les Bouchons-Gras (travaux publics puis garage administratif), qui deviendra plus tard Dragon Sport. De 1950 à 1990, la ville océane voit naître plusieurs clubs. Nombre d'entre eux vont disparaître mais d’autres vont réussir à tenir la route. Racing Club Strasbourg (Aigle national du Congo puis US Agip), AS Brazza, FC Abeilles, V.-Club Mokanda, Pool Sport, Baleine, Reims, Tourbillon, Étoile Bembé (Trouyet Sport), Victory, Vipère, Feu Noir, Panthère Diangala, Daring (EPB), Inter Club, Nico-Nicoye, La Mancha, Petrosport, Munisport, Pigeon Vert, JSB, connaîtront tour à tour des fortunes diverses. Le FC Abeilles fut la première équipe de Pointe-Noire à avoir remporté le championnat national en 1967. En 1995, l’AS Cheminots, entraînée par Maurice Ondjola et Ipolo, va imiter les "Nzoi" de Pointe-Noire en terrassant Patronage grâce à un but de Bongo Christ. Puis, vint le règne de Munisport qui remporta le sacre national en 1996 et 1997 avec dans ses rangs un goleador nommé Tchibota Nzaou Mavis "Ziguinchor". V.-Club Mokanda, champion en 1998 et 1999 va clôturer l’éphémère hégémonie des Ponténégrins sur les Brazzavillois. Une équipe V.-Clubienne qui à l’époque avait fière allure avec Kanguet, le gardien, Paddy, le buteur, sans oublier Bazébifoua, Nzebelet, Bikakoudi ou Christ Moukila… Ce trophée de 1999 clôture la liste des titres nationaux glanés par les équipes de Pointe-Noire en dépit des résultats élogieux récoltés par certains clubs en championnat ou en coupe du Congo. À deux reprises, La Mancha a échoué en finale face à l’Étoile du Congo en 2001 et 2006, défait par les Stelliens lors de ces deux matchs sur le score étriqué de 1 but à 0. Une formation mancunienne qui a dominé le football départemental en raflant d'affilée les titres de champion du Kouilou à quatre reprises. Gildas Mouyabi, Manima, Mavoungou Waddle, Bouity Bobo ont été les portes-étendards de cette cuvée prometteuse. L’année suivante, l’Association sportive Ponténégrine échoua en finale face à Diables Noirs, puis ce fut le tour du FC Bilombé de Mbala Ngoma dit Mbayo et de Varez Elinga de courber l’échine face à Cara en 2008. Aujourd’hui, AS Cheminots, Association sportive ponténégrine (ASP), FC Bilombé, Nico-Nicoye, V.-Club Mokanda, La Mancha sont les représentants du Kouilou lors du championnat national d’Élite 1 qui vient de commencer. Chaque équipe caresse l’espoir de brandir le graal au terme des 28 journées. Une tâche ardue mais pas insurmontable pour les joueurs qui entendent bien relever ce défi. Depuis 1998, aucune équipe n’a jamais remporté un seul titre national. Une attente qui commence à devenir une éternité cumulée à la disette en Coupe du Congo depuis 2004 avec la victoire de Munisport sur V.-Club Mokanda au stade Municipal de Pointe-Noire, lors de la célébration de la première municipalisation accélérée dans le Kouilou.
Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :L'équipe de La Mancha.
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