L'administration du parc d'Odzala attaquée par une centaine d'habitants de la localité de Mbomo

Vendredi 18 Avril 2014 - 13:18

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Dans un communiqué de presse de la délégation de l’Union européenne en République du Congo fait état d’une attaque perpétrée par une centaine d’habitants de la localité de Mbomo, dans la Cuvette Ouest, contre l’administration du Parc National d’Odzala Kokoua.

Selon le communiqué dont l'intégralité est publiée ci-dessous, l’attaque survenue le 11 avril dernier a causé plusieurs blessés et des dégâts matériels, ce qui a causé l’évacuation du personnel de ce parc où la contribution de l’Union européenne a permis d’oritenter les activités illicite de chasse et de trafic d’espèces protégées.

 

COMMUNIQUE DE PRESSE  

 

L'Union européenne est engagée depuis 1992 dans la préservation d'un espace naturel exceptionnel : le Parc National d'Odzala Kokoua du Congo. En 22 ans, la contribution de l'Union européenne à la gestion du parc a permis d'orienter à la baisse les activités illicites de chasse et de trafic des espèces protégées sans malheureusement les enrayer. Une activité touristique se développe.

Ces résultats n'auraient pas été possibles sans une action déterminée de l'Union européenne qui y a consacré 20 millions d'euros sur cette période. Ces résultats sont aujourd'hui remis en cause.

Vendredi 11 avril 2014 à 17 heures, le siège de l'administration du parc a été attaqué par une centaine d'habitants de la localité de Mbomo armés de bâtons. Les attaquants voulaient, semble-t-il, s'opposer au transfert de l'unité de lutte anti-braconnage et expulser son chef. Le personnel du parc a été menacé. Des personnes ont été blessées. L'administration du parc a subi des dégâts matériels. Le personnel du parc a déjà été menacé à plusieurs reprises cependant l'attaque du 11 avril 2014 est intolérable. La situation est telle que ce personnel a dû être évacué.

A l'origine de ces heurts se trouve la décision, prise par le Conseil d'administration (CA) du Parc National d'Odzala Kokoua, le 5 novembre 2013, de déplacer l'unité de lutte anti-braconnage de Mbomo à Epoma. La décision du Conseil d'Administration a été prise en conformité avec les statuts du Parc et pour des raisons opérationnelles. La position d'Epoma est plus centrale et fait gagner un temps considérable aux éco-gardes pour réaliser leurs missions. La décision du CA a été expliquée plusieurs fois aux habitants de Mbomo. Il leur a été dit en particulier que le siège de l'administration du Parc National d'Odzala Kokoua resterait à Mbomo et que seule l'unité de lutte anti-braconnage déménageait. Le personnel ne peut pas être tenu responsable d'une décision prise par le CA du PNOK dans l'intérêt de la gestion du PNOK.

L'attaque du 11 avril 2014 fait suite à une série d'incidents qui se sont déroulés en novembre et décembre 2013. L'unité de lutte anti-braconnage gêne considérablement les braconniers et leurs commanditaires qui n'ont pas hésité à blesser un éco-garde et à détruire déjà, en novembre, le poste des éco-gardes à Yengo.

L'Union européenne regrette profondément l'état d'esprit qui règne dans la population par rapport à un projet qui est en totale conformité avec la politique du gouvernement qui s'apprête à accueillir une conférence internationale sur la protection de la faune.

La Délégation de l'Union européenne en République du Congo proteste énergiquement contre le manque de considération total à l'égard d'un important projet auquel elle a consacré environ 20 millions d'euros. Elle constate l'action nocive qui est menée contre ce projet.

La Délégation de l'Union européenne note néanmoins avec satisfaction que le Ministre l'économie forestière et du développement durable, M. Henri Djombo et le Ministre des sports et de l'éduction physique, M. Léon Alfred Opimbat, député de Mbomo, se sont engagés à faire mener une enquête approfondie pour traduire en justice les meneurs de l'attaque contre les installations du Parc National d'Odzala Kokoua. L'Union européenne et le personnel du Parc comptent sur cette enquête et sur un nécessaire retour à la sérénité pour pouvoir continuer à oeuvrer pour cet important projet.

Guy-Gervais Kitina