Afrique subsaharienne : la crise sanitaire tue 1 000 enfants chaque jourMercredi 23 Avril 2014 - 1:20 Une vingtaine de pays, dont quatorze d’Afrique subsaharienne, ont promis un accès à l’eau potable, aux toilettes de base et des conditions hygiéniques adéquates d’ici 2030 à tous leurs habitants. Dix autres pays africains ont pris des engagements en faveur de l’accès universel à ces services de bases lors de la rencontre de haut niveau du partenariat SWA (Assainissement et en eau potable pour tous), à Washington, en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, du président de la Banque mondiale (BM), Jim Yong Kim, et d’une cinquantaine de représentants de gouvernements, indique un communiqué Pour Ban Ki-moon, « concrétiser l’accès universel aux toilettes et à l’eau potable aura un coût, mais cela permettra de libérer les populations. Avoir accès à des toilettes et à l’eau potable, c’est permettre aux enfants de ne plus être malades, aux femmes de ne plus s’éreinter à aller chercher de l’eau, aux adolescentes de continuer à aller à l’école sans crainte, aux villages de ne plus subir les épidémies de choléra, c’est contribuer à un monde plus juste et plus digne pour tous. » WaterAid, l’une des organisations fondatrices du partenariat Assainissement et eau potable pour tous, s’est félicitée des engagements pris par les gouvernements africains. « Ce qui va être crucial maintenant, c’est d’agir pour concrétiser ces promesses », a souligné l’organisation. En Afrique subsaharienne, 1 000 enfants meurent quotidiennement à cause de la crise sanitaire. Ces vies pourraient être épargnées si l’accès à l’eau potable et à des toilettes de base était possible et si on se lavait correctement les mains avec du savon. Selon les données récentes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef d’un programme de suivi commun portant sur l’approvisionnement en eau et l’assainissement faisant état d’inégalités majeures et croissantes dans le domaine au niveau mondial, 748 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde et 2,5 milliards de personnes vivent sans installations sanitaires adéquates. En Afrique subsaharienne, ce sont 325 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable et 644 millions qui vivent sans toilettes de base. 227 millions d’Africains pratiquent encore la défécation en pleine nature, dont neuf sur dix dans les zones rurales. L’accès à l’eau propre et à des systèmes d’assainissement de base associé à une bonne hygiène peut empêcher les maladies, améliorer les conditions de santé des personnes et les rendre plus productives. Il peut aussi réduire la mortalité des bébés et des enfants, améliorer le taux de scolarisation et rendre les femmes et filles moins vulnérables aux risques qu’elles courent quand elles sont obligées de parcourir de longues distances pour aller chercher de l’eau ou pour trouver un endroit sûr pour faire leurs besoins. Le responsable du programme panafricain de WaterAid, Nelson Gomonda, a déclaré que la crise que connaît ce secteur avait eu un effet désastreux sur la situation économique, le développement et les familles des pays d'Afrique subsaharienne. « Mais la question de l'assainissement est aujourd'hui reconnue comme essentielle pour mettre fin à l'extrême pauvreté. Le défi que nous devons relever est d'atteindre les plus pauvres et les plus exclus d'entre nous et de faire en sorte que chaque individu puisse faire valoir son droit à l'eau potable et à des sanitaires de base de son vivant », a-t-il expliqué. 265 engagements visant à développer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, dont celui de s’attaquer aux inégalités d’accès qui persistent entre populations urbaines et populations rurales, entre riches et pauvres et entre différents groupes ethniques et régions, ont été pris par les pays en développement. Noël Ndong |