Université : les étudiants congolais soucieux de leur cursus

Nombreux de ces étudiants sont des finalistes des différentes options des cycles courts ou longs des universités de Kinshasa. Ils ont été auditionnés par le Conseil national de la jeunesse (CNJ), le ministère de la Jeunesse et de l’Instruction civique, ainsi que par l’Union libre des élèves et étudiants du Congo (Uleeco) et le Mouvement des élèves et étudiants du Congo (Meec), deux syndicats estudiantins.

Leur souhait est soit la délocalisation académique, soit la programmation d’une session unique ou le retour à Kinshasa, afin de poursuivre leur cursus universitaire. « Nous avons mené des démarches pour que nous soyons sécurisés dès notre retour à Kinshasa. Nous sommes en pleine année académique et nos parents ont déboursé d’énormes fortunes pour nos études. Que les deux États trouvent une solution à cette situation », sollicite un étudiant qui requiert l’anonymat.

À ce jour, plus de 700 étudiants congolais de Brazzaville sont rentrés au bercail, en deux vagues, afin d’éviter des représailles suite à l'expulsion des ressortissants de la RDC de Brazzaville. « Nous sommes en collaboration avec les syndicats estudiantins pour ramener à la charge le gouvernement afin qu’une solution soit trouvée. D’ailleurs, une tribune sera organisée en collaboration avec la police congolaise qui viendra expliquer les tenants et les aboutissants de cette opération. Et, lors de celle-ci, on aurait bien voulu qu’une délégation du Conseil de la jeunesse de Kinshasa soit à nos côtés pour un débat ouvert afin que nos amis repartent étudier » a indiqué Bersol Exaucé Ngambili Ibam, président du CNJ.

Parallèlement à cette situation concernant les étudiants congolais de Kinshasa, l'opération Mbata ya BaKolo, lancée le 4 avril dernier par la police du Congo-Brazzaville, vise à lutter contre le banditisme et l’immigration clandestine. Dans le cadre de sa mise en œuvre, les policiers arrêtent et expulsent tous les sujets étrangers en situation irrégulière ainsi que ceux présumés criminels. Par ailleurs, « la presse de la RDC en a fait des commentaires qui ont poussé les populations de Kinshasa à prendre d’assaut les Congolais de Brazzaville vivant à Kinshasa », explique un étudiant. Le gouvernement de Brazzaville a récemment expliqué que l'opération Mbata ya Bakolo ne concernait pas seulement les ressortissants de la RDC, mais tous les étrangers en situation irrégulière au Congo. En outre, dans un communiqué de presse daté du 25 avril, la direction générale de la police a mis en garde tout individu qui, par ses paroles, ses gestes et attitude, contribuerait à mettre en péril la vie des citoyens étrangers vivant en République du Congo. Cette mise en garde fait suite aux élans de vengeance, de représailles ou d’intimidation de certains citoyens congolais envers les sujets étrangers en situation irrégulière.