Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
TensionsVendredi 9 Mai 2014 - 0:15 Inquiétantes sont les tensions qui subsistent entre Brazzaville et Kinshasa, les deux capitales les plus rapprochées du monde puisqu’elles sont installées de part et d’autre du même fleuve. Inquiétantes, car elles entretiennent un climat politique et social délétère ; inquiétantes, car elles touchent de nombreuses familles de part et d’autre du Beach ; inquiétantes, car elles dressent l’une contre l’autre des populations sœurs ; inquiétantes, car à tout moment elles peuvent provoquer des dérapages dangereux ; inquiétantes aussi et surtout, car elles perturbent le processus de rapprochement entre les deux grandes cités engagé il y a dix ans et qui, grâce au futur pont rail-route enjambant le Congo, donnera naissance à l’un des ensembles urbains les plus vivants, les plus dynamiques, les plus riches aussi du continent africain. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres il y a près d’un mois couvait depuis longtemps sous la cendre. Il était inévitable qu’elle craque dès lors qu’un état de non-droit s’instaurait progressivement dans différents quartiers de Brazzaville en raison de l’afflux de sans-papiers venus de l’autre rive, que manipulaient sans scrupules des individus ou des clans en quête de profits illicites. Et l’on ne saurait par conséquent reprocher aux autorités de ce côté-ci du fleuve de s’y être attaquées résolument. Tout le problème, maintenant que l’opération de remise en ordre a été faite, est de rétablir un climat de confiance entre les deux capitales afin que soit mené à bien dans un délai raisonnable le vaste projet qui leur donnera l’essor irrésistible décrit plus haut. Les autorités des deux pays y sont manifestement résolues, mais la population des deux villes, elle, n’en est pas convaincue, en doute même au point de croire qu’un fossé profond s’est à nouveau creusé qu’il sera impossible de combler à brève échéance. D’où l’idée qui s’impose aujourd’hui selon laquelle les deux Congo devraient accomplir rapidement un geste fort, spectaculaire même, afin de convaincre les citoyens des deux rives que leur sort est plus que jamais lié, que leur avenir se construira en commun et non séparément. Notre intime conviction est qu’il y a urgence. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |