Formation : la septième édition du Salon entreprise emploi du Congo met la jeunesse au cœur de l’emploi

La problématique de l’emploi et l’autonomisation des jeunes sont d'autant plus préoccupantes qu’elles se trouvent désormais au centre d'enjeux géopolitiques internationaux. Le chômage frappe fortement la jeunesse dans le monde,  et la République du Congo n’est pas épargnée malgré des performances économiques relativement satisfaisantes au cours des dernières années.  

Il faut dire que malgré un taux de croissance en moyenne de 4,9% par an sur la période allant de 2000 à 2013, le nombre d’emplois créés par l’économie congolaise n’a progressé que de 3% par an. D'après l'enquête E-éthique menée en 2009, le taux de chômage au niveau national est de 16% et affecte particulièrement les jeunes ; 27% de la population âgée de 15 à 29 ans est sans emploi, et le chiffre est estimé à plus de 42% lorsqu’on prend une définition plus large comprenant les demandeurs d’emploi découragés.

Le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Anatole-Collinet Makosso, pense tout de même que le niveau de chômage élevé des jeunes est le résultat de plusieurs facteurs, notamment de leur négligence, de leur paresse, auxquelles, dit-il, s’ajoutent l’absence générale de vie des entreprises et l’inadéquation de la formation, ce qui ne leur a pas permis d’acquérir les compétences exigées par le secteur privé.

L’inadaptation de la formation à l’emploi, affirme-t-il, est parfaitement illustrée par les statistiques disponibles de l’Office national de l’emploi et de la main-d’œuvre, qui montrent que près de 30% des offres d’emploi proposées par les sociétés privées n’ont pu être pourvues au cours des cinq dernières années malgré le taux de chômage élevé du fait d’un manque de qualification des jeunes eux-mêmes.  

C’est pourquoi, à l’occasion de ce salon, le septième du genre, organisé par l’Aidd, le ministre Anatole-Collinet Makosso les a exhortés à faire preuve de responsabilité et à bien jouer leur partition dans la dynamique du développement du Congo. Ils ont également été informés sur l’urgence et la nécessité de leur propre implication dans la lutte contre le chômage. « Le temps des marchands d’illusion est passé, il ne reste à vous que le travail, la réflexion et l’action », a conclu le ministre.

En République du Congo, le taux de chômage des jeunes est trois fois plus élevé que celui des chômeurs âgés de 30 à 49 ans et 4,6 fois plus important que celui des sans-emploi âgés de plus de 50 ans.  Il s’agit d’un vrai problème de sécurité collective qui devrait amener les pouvoirs publics, ensemble avec les chefs d’entreprises, à imaginer des mécanismes innovants d’employabilité des jeunes.

Face à cette réalité de chômage, l’Aidd essaie depuis 2008 de promouvoir l’autonomisation et l’employabilité des jeunes tout en s’adaptant aux attentes des sociétés pour trouver des solutions à ces jeunes. « En soutenant aujourd’hui les jeunes sur la base de leurs compétences et de leurs aptitudes, nous leur prouvons que l’emploi est un droit pour l’homme et qu’ils sont des citoyens à part entière, vivant dans une société juste », a déclaré Guylaine Mbani-Onzé, présidente de l’Aidd.

Rappelons que le Salon entreprise emploi du Congo est une initiative de l’Aidd. Avec ce forum, cette association entend œuvrer pour l’orientation des jeunes en les aidant à  décrocher un premier stage dans des filières et des formations adaptées aux besoins du marché de l’emploi.