Opinion
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Oui (2)Vendredi 30 Mai 2014 - 0:45 Aux trois raisons énoncées avant-hier qui nous conduisent à penser que le temps est venu de modifier ou même de changer la Constitution qui nous régit depuis l’année 2002 s’ajoutent trois constatations qui relèvent du simple bon sens. 1. Le Congo est sur le point d’achever sa reconstruction. En un peu plus de quinze ans, il a réussi non seulement à effacer les stigmates de la guerre civile, mais aussi à se doter des grandes infrastructures dont l’absence enclavait désespérément la plupart de ses départements. Il est prêt aujourd’hui à ouvrir une nouvelle page de son histoire, celle qui fera de lui grâce au développement durable l’un des pays plus dynamiques du continent africain. Mais il est évident qu’il doit pour cela donner des pouvoirs accrus à des institutions telles que son Conseil économique et social, dont le rôle devrait aller croissant au fur et à mesure que l’économie congolaise s’affermira. Cela ne peut se faire que grâce à une réforme en profondeur de la Constitution. 2. Dans le système présent, le pouvoir se trouve concentré entre les mains d’un exécutif sur qui repose le poids écrasant du maintien de la sécurité nationale et de la conduite des affaires publiques. Logique dans une époque comme celle que nous avons vécue depuis le début de ce vingt et unième siècle où tout était à reconstruire chez nous, ce système ne l’est plus dès lors que la paix est enfin fondée sur des bases solides. Instituer une vice-présidence, ou placer un Premier ministre à la tête du gouvernement, ou alléger d’une façon ou d’une autre le poids écrasant qui pèse sur les épaules du chef de l’État sont assurément des voies à explorer en priorité dans un moment où l’urgence ne s’impose plus comme le ressort principal de l’action. 3. Cela est d’autant plus vrai que le Congo joue un rôle de plus en plus important dans la gestion et la prévention des crises sur le continent, comme en témoigne la guerre civile qui dévaste, à notre porte et depuis des mois, la République centrafricaine. Renforcer les institutions et muscler le gouvernement afin qu’ils assument les responsabilités qui sont par définition les leurs est la seule méthode qui peut alléger le poids des responsabilités aujourd’hui excessives pesant sur les épaules du chef de l’État. Si l’on admet que la lutte pour la préservation de l’environnement, pour l’édification d’un système de sécurité régional efficace et pour l’affirmation de l’Afrique sur la scène internationale sont désormais des objectifs prioritaires, le Congo doit s’organiser de telle façon que ses plus hautes autorités puissent y consacrer l’essentiel de leur temps. Reste à définir la méthode pour y parvenir (à suivre). Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |