Du réalisme social au blockbuster : le cinéma chinois à travers les décenniesVendredi 22 Novembre 2024 - 13:15 Le 21 novembre a donné le coup d’envoi du festival des films chinois à Brazzaville, mettant en avant les relations culturelles entre la Chine et le Congo. Cet événement, organisé avec l’appui de l’ambassade de Chine, vise à promouvoir les valeurs communes entre les deux nations à travers une sélection de films. Les projections devraient inclure des œuvres qui illustrent des thèmes comme l’amitié, la solidarité et le respect des traditions tout en reflétant l’évolution du cinéma chinois.
L’essor du cinéma chinois est fascinant et reflète à la fois des influences historiques et des particularités culturelles propres au pays. Il peut être divisé en plusieurs grandes périodes qui montrent son développement unique et ses adaptations aux changements politiques, sociaux et économiques. Les débuts du cinéma (1920-1949) Les premières décennies du cinéma chinois sont marquées par l’influence du cinéma muet et l’adoption rapide des techniques occidentales. C’est une période durant laquelle des réalisateurs comme Zheng Zhengqiu abordent des thèmes sociaux, souvent inspirés par les difficultés de la vie quotidienne. La période maoïste (1949-1976) Après la révolution communiste, le cinéma chinois devient un outil de propagande. Sous l’influence de Mao Zedong, il est largement utilisé pour promouvoir les idéaux socialistes. Les films de cette période mettent en avant les héros révolutionnaires et la lutte des classes, et sont strictement contrôlés par l’État. La quatrième génération (1976-1985) Avec la fin de la Révolution culturelle et l’ouverture économique, le cinéma chinois retrouve une certaine liberté. Des réalisateurs comme Xie Jin abordent des thèmes plus variés, y compris les séquelles de la Révolution culturelle, et commencent à explorer des récits plus introspectifs, offrant une vision nuancée de la société chinoise La cinquième génération (1980-1990) La cinquième génération de réalisateurs, notamment Zhang Yimou et Chen Kaige, marque un tournant majeur. Ils sont connus pour leurs styles visuels audacieux et leurs récits explorant des thèmes historiques et sociaux avec plus de subtilité. Leurs films comme « Le Sorgho rouge » ou « Adieu ma concubine » obtiennent une reconnaissance internationale, offrant une visibilité mondiale au cinéma chinois. La sixième génération (années 1990-2000) Cette génération, comprenant des réalisateurs comme Jia Zhangke, est influencée par les changements rapides de la Chine moderne, en particulier l’urbanisation et la montée du capitalisme. Les films de cette période se tournent vers le cinéma d’auteur et le réalisme social, abordant les défis quotidiens des individus dans une société en pleine transformation. Le cinéma chinois contemporain (années 2000 à aujourd’hui) Aujourd’hui, le cinéma chinois est un mélange de genres et de styles, avec d’un côté des productions à grand budget comme "The Wandering Earth", inspirées des blockbusters hollywoodiens, et, de l’autre, des films d’auteur qui continuent de plaire aux festivals internationaux. L’industrie du cinéma est en plein essor grâce à un public domestique de plus en plus important et la construction de salles de cinéma à grande échelle. Les plateformes de streaming participent aussi à la diffusion de contenus variés, rendant le cinéma chinois plus accessible à l’international. L’évolution du cinéma chinois est un excellent miroir de l’histoire du pays, passant de la propagande à l’expression artistique indépendante, puis à une industrie mondiale. Elle illustre à la fois la richesse culturelle de la Chine et sa capacité à s’adapter aux mutations sociales et technologiques.
Durly Emilia Gankama Légendes et crédits photo :L'affiche du festival des films chinois à Brazzaville Notification:Non |