Assemblée plénière de l'Acérac : le président invite les évêques à une réflexion en profondeur sur la famille

Mardi 8 Juillet 2014 - 12:00

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Monseigneur Louis Portella Mbuyu, président de l’Association des conférences épiscopales de la région d’Afrique centrale (Acérac), a lancé l’invite aux cardinaux et évêques lors de la cérémonie d’ouverture de la dixième assemblée plénière, placée sous les auspices du président Denis Sassou N’Guesso, le 7 juillet 2014, au palais des Congrès de Brazzaville

C’est le secrétaire général de l’Acérac, l’abbé Mesmin-Prosper Massengo, qui a ouvert la série d’allocutions de cette assemblée plénière, placée sur le thème : « La famille en Afrique aujourd’hui ». Il a présenté l’institution avant d’annoncer que les personnes compétentes étaient invitées à aider les archevêques et évêques de l’Acérac dans leur contribution à la consolidation et à la protection de cette « église domestique » qui façonne et encadre l’homme dans les premiers instants de sa vie. L’Acérac a, par ailleurs, exprimé sa reconnaissance au chef de l’état congolais pour le magnifique bâtiment qui va dorénavant abriter son siège à Brazzaville et qui n’a malheureusement pu être prêt à temps pour accueillir cette dixième assemblée plénière.

Prenant la parole à son tour, le nonce apostolique au Congo et au Gabon, monseigneur Jean Romeo Pawlowski, a déclaré qu’en ce jour, c’était au tour de l’église et de la République du Congo tout entière d’accueillir et d’accompagner les évêques et archevêques dans leurs travaux. Ces dernières années, a-t-il souligné, l’église catholique au Congo a été marquée par des changements administratifs qui ont permis d’élever certaines églises et de créer deux nouveaux diocèses, à Dolisie et à Gamboma. Ainsi, la famille de l’Église catholique s’agrandit et a augmenté aussi le nombre des évêques, des pasteurs de cette famille sur le territoire congolais. C’est pourquoi il semble plus qu’approprié qu’à Brazzaville, l’Acérac réfléchisse sur la famille en Afrique aujourd’hui.

Monseigneur Jean Romeo Pawlowski a demandé à tous de penser dans la prière et dans ses souvenirs aux familles de l’Acérac, aux familles de l’Afrique, en particulier celles qui souffrent en Centrafrique. Il a invité les politiciens, ambassadeurs et hommes d’églises à travailler pour la paix de la famille en République centrafricaine : « Je suis convaincu qu’avec votre attention de pasteurs, assistés par les experts locaux, vous trouverez le chemin pour faire vivre dans nos églises particulières la doctrine de l’Église universelle sur l’amour conjugal et sur la famille, en particulier selon les documents pontificaux de ces dernières décennies. En même temps, vos réflexions permettront sans doute d’apporter une contribution de valeur aux travaux de synode des évêques au Vatican. »

Puis il a lu le message du pape François : « A l’occasion de la dixième assemblée plénière de l’Acérac, Sa Sainteté le pape François s’est joint volontiers par la pensée et par la prière aux évêques ainsi qu’à leurs collaborateurs, réunis afin de réfléchir sur la vie et l’évolution de l’église en cette partie du monde. Il s’agit d’invités venus de loin pour la circonstance. Tandis que le Saint-Père exprime à tous son soutien et ses encouragements, il invoque sur chacun l’abondance de dons de l’esprit afin que cette assemblée porte de précieux fruits de croissance pour l’église locale et pour toute la région. »

Monseigneur Louis Portella Mbuyu, président en exercice de l’Acérac, a insisté sur le thème de cette dixième assemblée plénière. Il s’est inspiré de l’exhortation du pape Jean Paul II sur la famille, lorsqu’il disait que selon le dessein créateur, la famille est le lieu premier d’humanisation de la personne et de la société, le berceau de la vie et de l’amour.

Pour lui, la vigilance pastorale s’exerce sur ce que l’on pourrait appeler les contre-valeurs endogènes liées à l’adhésion africaine. L’exemple le plus patent étant la dérive socio-économique qu’a pris la dot, dérive qui la rend méconnaissable et avilissante à l’égard de la dignité de la personne humaine, de la femme. « Cet aperçu sommaire des enjeux de ce thème de la famille nous fait pressentir l’urgence d’une réflexion en profondeur à la lumière de la parole de Dieu et en relevant les valeurs culturelles de nos traditions africaines qui sont des semences du verbe. Ainsi nous travaillerons pour que la famille soit confirmée dans son identité et dans sa mission selon le dessein créateur. »

Denis Sassou N’Guesso a souligné qu’abriter les assises de l’Acérac représentait à la fois un insigne honneur et un grand privilège pour la République du Congo. « La famille en Afrique aujourd’hui », thème de cette assemblée plénière, est éloquent et digne d’intérêt. Il épouse réellement les préoccupations de la société tant congolaise qu’africaine. Dans un monde en proie à des considérations qui risquent d’ébranler la conception traditionnelle et objective de la famille, il est important que des voix s’élèvent pour analyser avec sagesse, responsabilité et objectivité les vrais enjeux du débat actuel autour de la famille.

Pour Denis Sassou N’Guesso, la démarche dont est porteuse cette assemblée mérite des éloges. Elle rejoint celle de l’État congolais. En effet, en République du Congo, la nécessité vitale de protéger la famille a conduit le législateur à adopter le Code de la famille congolaise, promulgué en 1984. Dans le même esprit, le gouvernement, dans le cadre de sa politique sociale, accorde une attention particulière au secteur de l’éducation. C’est ainsi que 2012 et 2013 ont été officiellement décrétées Années de l’enseignement. Car la famille, à travers l’œuvre de l’éducation, forme l’homme à la plénitude de la dignité de la personne humaine dans toutes ses dimensions. L’État congolais a donc compris qu’en exerçant sa mission éducative, la famille contribue au bien commun et constitue la première école des vertus sociales, dont toutes les sociétés ont grand besoin.

« Je tiens à souligner l’importance de votre institution ecclésiale dans la dynamique de la grande chaîne d’intégration sous-régionale que nous, la société politique, nous encourageons par le biais des institutions et des actions que nous menons au niveau de notre sous-région. Nous avons besoin des apports de tous pour une intégration effective et efficace. Cette dixième assemblée de l’Acérac est donc à la croisée d’un grand défi, non seulement pour l’Afrique centrale, mais aussi pour le continent africain. Ensemble et avec l’aide de Dieu, nous parviendrons à donner un nouveau visage à la famille africaine. J’en suis convaincu ! »

Notons que plusieurs exposés seront présentés par les cardinaux, évêques et autres invités sur le thème de la famille. Ces assises prendront fin le 13 juillet.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Monseigneur Louis Portella Mbuyu délivrant son message (© Désiré Kinzenguélé). Photo 2 : Une vue des évêques lors de la 10e assemblée plénière de l'Acérac (© Désiré Kinzenguélé). Photo 3 : Photo de famille à l'issue de la cérémonie d'ouverture de l'assemblée plénière (© Désiré Kinzenguélé).