Ébola : cent cinq millions de dollars additionnels pour endiguer l’épidémie

Mercredi 17 Septembre 2014 - 18:55

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Le don de la Banque mondiale (BM), approuvé le 16 septembre par le Conseil des administrateurs, vient renforcer les initiatives internationales en cours pour enrayer la progression du virus au Liberia, en Guinée et Sierra Leone.

Il s’agit d’aider les familles et les populations à faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire qui frappe durement cette partie de l’Afrique. Au-delà, l’objectif est également de rétablir les systèmes de santé publique. Le choix est porté, dans un premier temps, sur les trois pays durement frappés, même si d’autres comme le Nigéria et la RDC font également face au virus mais l’on est très loin du scénario apocalyptique évoqué au Liberia, en Sierra Leone et Guinée. Pour le pays le plus durement touché, en l’occurrence le Liberia, pays post-conflit, il bénéficiera de cinquante-deux  millions de dollars américains. Quant aux deux autres, il est question d’accorder vingt-huit millions à la Sierra Leone et vingt-cinq  millions à la Guinée.

Pour ce faire, la répartition a été facilitée par le calcul réalisé sur la base de la feuille de route de l’OMS et des évaluations de la gravité relative à l’épidémie dans chacun de ces pays. Globalement, l’idée est d’arriver à empêcher de futures flambées épidémiques. Et la haute direction du groupe est convaincue des répercussions durables sur le développement régional. C’est la riposte internationale coordonnée par les Nations unies et l’OMS. Pour le président du groupe, l’initiative est importante mais il faut bien plus de moyens pour les pays sévèrement touchés. Au mois d’août dernier, la BM avait annoncé son projet de mobiliser en toute urgence deux cents millions de dollars pour  l’épidémie. La question demeure préoccupante d’autant plus que les restrictions de circulation imposées aux quartiers touchés sont à l’origine des crises alimentaires signalées dans ces zones.

Cette mise en quarantaine et restrictions de circulation des biens et des personnes étendent la menace de crise alimentaire dans d’autres sous-régions d’Afrique. Le volet alimentaire du projet de la BM concerne près de 395 000 personnes touchées. Concrètement, jusqu’à 40% du don annoncé servira à financer de manière rétroactive les initiatives relevant de la lutte contre l’épidémie à virus d’Ébola. Les principales initiatives sont notamment la mise en œuvre des plans d’intervention en cas de pandémie, la mobilisation des effectifs suffisants d’agents de santé nationaux et internationaux. Cette aide permettra également de fournir les denrées alimentaires essentielles et de l’eau aux familles et populations mises en quarantaine et à d’autres ménages touchés par la maladie.

Dans le même ordre d’idée, la BM qui reconnaît l’effort louable fourni par les agents de santé a annoncé son intention de fournir les vêtements de protection et d’autres équipements médicaux indispensables. Au besoin, elle financera les salaires réguliers de ces agents, en cas de pression budgétaire provoquée par la gestion de la crise. Il est prévu le paiement des risques au personnel de santé, le traitement médical pour tout le personnel, les indemnités de décès aux familles des agents de santé victimes et l’encadrement des médecins expatriés, d’infirmiers et d’autres agents des services médicaux et paramédicaux. Dans sa démarche, la BM a pris en compte le rétablissement ou le renforcement des systèmes essentiels de santé publique en Afrique de l’Ouest.

Laurent Essolomwa