58 ans de la République du Congo: rois traditionnels, sages et notables appellent au retour de la paix dans le Pool

Mardi 29 Novembre 2016 - 18:00

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Les sages et notabilités traditionnelles congolaises ont remis au président de la République, Denis Sassou N’Guesso, une déclaration dans laquelle ils condamnent les violences dans le Pool et appellent les miliciens ninjas-nsiloulous à déposer les armes.

Les rois Makoko (Mbé), Mâ Loango (Diosso), Ngàmbom’ (Mbaya), la reine Ngalifourou (Ngabé) ainsi que les sages du Congo étaient, lundi 28 novembre, au Palais du peuple, pour des entretiens avec le président Denis Sassou N’Guesso en marge de la célébration du 58è anniversaire de la fondation de la République.

Pendant un peu plus d’une heure, les échanges entre les deux parties ont porté essentiellement sur la situation dans le département du Pool où, depuis le mois d’avril dernier, les miliciens ninjas-nsiloulous de Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntoumi, se livrent à des exactions de toutes sortes contre les populations civiles, s’attaquent aux infrastructures routières et ferroviaires détruisent et incendient les véhicules des particuliers, causant des morts et des blessés.  

Les sages et notabilités voient dans ces brutalités le comportement « d’enfants égarés » de la République, qui doivent renoncer à toute violence et demander à réintégrer les rangs de la Nation s’ils veulent bénéficier de la bienveillance de la communauté nationale. Ils l’ont mentionné dans la déclaration qu’ils ont remise au président de la République, ajoutant qu’il lui revient en tant que garant de la paix de tout mettre en œuvre pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le Pool. " Nous, rois, sages, notables, prenons l'engagement de nous associer aux autres forces vives de la nation, afin que le Congo retrouve la paix"

A son tour, le président Denis Sassou N’Guesso a salué la présence de ces détenteurs de la sagesse et du pouvoir ancestral au Palais du peuple, « notre maison commune », a-t-il déclaré. « Partout, tous les peuples ont leur culture et la vénèrent, nous devons faire de même en reconnaissant le rôle que les notables et sages ont à jouer dans la gouvernance publique ».

Le chef de l’Etat a par ailleurs rappelé que de tout temps il a toujours privilégié le dialogue lorsqu’il s’agit des questions qui touchent l’intérêt supérieur de la Nation. « Cela a été le cas pour le changement de la Constitution avec les consultations qui avaient précédé le dialogue de Sibiti. Dans cette même salle, j’ai eu des entretiens avec chacun d’entre vous, pour aborder la question de ce changement ».

Dialoguer, oui, mais avec qui, quand et comment ?

Le chef de l’Etat s’est indigné de la destruction par les miliciens opérant dans le Pool des infrastructures routières et ferroviaires, disant ne pas établir le lien entre ces actes de violence gratuite et des revendications politiques. « J’écoute parler de dialogue, c’est bien pourtant ce que j’ai toujours fait », a noté le président de la République. En même temps il s’est demandé dans quelles conditions et avec quels acteurs réunir ce dialogue.

« Aucun pays au monde ne laisse se perpétrer des actes attentatoires à l’ordre public sans réagir, sans prendre des dispositions pour ramener la paix et la quiétude », a expliqué le président de la République, avant de rappeler que, quel que soit le contexte dans lequel s’exerce un pouvoir, l’alternance est incontournable : « Quand le président Fulbert Youlou était aux affaires, dans ce Palais, certains d’entre nous étaient encore élèves dans les collèges et lycées. Pendant que j’y suis, il y a sans doute dans nos collèges et lycées, un élève qui un jour deviendra chef de l’Etat, c’est la loi de la nature et rien n’y changera ». Puis remerciant ses hôtes pour le message qu’ils lui ont transmis, le chef de l’Etat a déclaré qu’il en fera bon usage. « J’ai la nette conviction que nous allons continuer la construction de notre pays dans la paix et la quiétude, car il nous faut laisser aux générations futures un pays en paix ».

Notons tout de même la symbolique traditionnelle de cette rencontre où l’on a vu les dépositaires du pouvoir ancestral parés de leurs atours discuter à bâtons rompus avec le chef de l’Etat. Chants de griots, références à l’esprit des mânes, appels à la cohésion ont donné à la cérémonie une couleur toute particulière. Ce qu’a par ailleurs apprécié Jean-Marie Ewengue, le président de l’Association des sages du Congo que ses collègues avaient chargé de remettre au président de la République cette « Déclaration des royautés et notables sur la paix et l’unité nationale ».

Gankama N'Siah

Légendes et crédits photo : 

Le président Denis Sassou N'Guesso avec les sages

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