Enjeux politiques : vers un report de la présidentielle en novembre 2018

Mercredi 28 Juin 2017 - 17:35

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Le calendrier électoral élaboré sur la base de l’Accord du 31 décembre et que la Céni se réserve encore le droit de publier prévoit l’organisation des élections en novembre 2018.

On le dit déjà tout bas dans certains milieux politiques. Les élections prévues d’ici décembre 2017 n’auront pas lieu comme prévu. Cette échéance fixée par les politiques et contenue dans l’accord du 31 décembre passe pour une vue de l‘esprit au regard des contraintes qui, à ce jour, plombent le processus électoral qui a du mal à prendre ses marques. L’absence d’un calendrier électoral couplé à la carence d’une loi sur la répartition des sièges à voter au Parlement n’incite guère à l'optimisme quant à la tenue, d’ici décembre 2017, des scrutins.

C’est autant dire qu’il y a des préalables non encore rencontrés de nature à hypothéquer la tenue des élections lesquelles sont censées transiter par un certain nombre d’étapes préliminaires dont l’enrôlement des électeurs, la commande par appel d’offres du matériel électoral (urnes et bulletins notamment), le déploiement du matériel électoral sur toute l’étendue du territoire national, etc. Toutes ces étapes jusqu’à la publication définitive des résultats requièrent du temps à intégrer dans le timing électoral. Or, tenant compte du laps de temps restant jusqu’à décembre 2017, il devient quasi impossible de respecter l’échéance fixée dans l’accord de la Saint-Sylvestre.   

Alors qu’il s’exprimait dans le cadre de l’atelier de formation des journalistes organisé du 26 au 27 juin par la Céni à travers son Centre d’informations électorales avec l’appui du Pnud, le président de l’institution électorale Corneille Naanga n’a pas fait mystère sur l’impossibilité de tenir l’échéance de décembre 2017 pour l’organisation des élections. Dans son entourage, on qualifie la date de la présidentielle en décembre 2017 de « date politique « qui n’engage que les politiciens ». Et d’indiquer qu’il existe bel et bien un chronogramme électoral enfouis dans les tiroirs de la Céni et qui n’attend que l’occasion propice pour être divulgué. Ce calendrier électoral élaboré sur la base de l’Accord du 31 décembre prévoit l’organisation des élections en novembre 2018. Il avait été arrêté par les experts de la Communauté internationale, particulièrement ceux de l’OIF avec le général Sangaré et ceux de la Céni lors du dialogue de la Cité de l’UA en octobre 2016.

Il s‘agit d’un chronogramme technique qui tient compte de toutes les contraintes liées au processus électoral, explique-t-on. Le fait que ce projet de calendrier soit toujours gardé secret jusqu’à ce jour et que la Céni tarde à le publier procéderait des précautions que voudrait s’entourer Corneille Naanga qui, cette fois-ci, ne veut pas voir son chronogramme être remis en cause. Car en cas de sa non-réalisation, c’est à lui que l’opinion demandera des comptes et non aux hommes politiques qui l’y poussent. À noter par ailleurs que dans l’hypothèse de plus en plus plausible de la non-tenue des élections en décembre 2017, il existe une incise dans l’Accord politique du 31 décembre qui donne la possibilité aux trois institutions (CNSA - Céni - gouvernement) de repousser si nécessaire la date des trois premières séquences électorales: présidentielle, législative et provinciale. Une disposition qui, selon certaines langues, ouvrirait certainement la voie à des nouvelles conciliabules politiques en vue de la tenue d’un troisième dialogue censé résoudre l’impasse qui va alors se dessiner. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Corneille Naanga

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