Affaire fraude et contre bande à la DGDA/Katanga : une réplique de l’Asadho au procureur général de la République

Lundi 27 Janvier 2014 - 15:45

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Dans sa correspondance, l’ONG, qui affirme contribuer à la lutte contre l’impunité, a contredit des affirmations du magistrat sur la situation de coulage de recettes dénoncée dans un premier document de l’association.

le président de l'Asadho, Jean-Claude KatendeL’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a répliqué, le 27 janvier, aux « précisions » du procureur général de la République (PGR), qui avait réagi à la dénonciation faite, le 7 janvier, par cette ONG sur le coulage des recettes à la Direction générale des ressources administratives, domaniales et de participation (DGDA)/Katanga.

Dans cette correspondance signée par son président, Jean-Claude Katende, l’Asadho a confirmé être en possession du rapport de la mission diligentée par l’office du PGR au Katanga. « Une fois de plus, nous vous confirmons que nous sommes en possession du rapport établi par la mission envoyée par le Parquet général de la République sur la situation de fraude, détournement, corruption à la DGDA/Katanga », est souligné dans cette réplique de l’Asadho. L’ONG a également affirmé que les auteurs, personnalités bien connues, dudit rapport n’ont jamais démenti leur œuvre. D’ailleurs, a-t-elle poursuivi, ils méritent des félicitations de la part de la République pour leur courage à mettre le doigt sur le mal qui ronge nos régies financières et à produire un document d’une si grande valeur.

Les aveux de fraude

L’Asadho continue, en effet, à soutenir les faits allégués dans sa lettre destinée au chef de l’Etat, dont copie a été réservée aux différentes institutions de la République, dénonçant le coulage de recettes à cette direction provinciale de la DGDA. « En plus, la notion de présomption d’innocence mentionnée par vous est malvenue pour ce qui concerne les dossiers examinés par la commission dans la mesure où il est dit dans le rapport que les personnes mises en cause ont reconnu, sans contrainte, les faits et qu’elles sont disposées à payer ce qu’elles doivent au Trésor public », a noté cette ONG, qui souligne « que cette notion serait mentionnée ici que dans le but de protéger les opérateurs économiques qui, du reste, ont reconnu leur forfait. »

Citant des passages du rapport querellé, cette ONG a également relevé que, contrairement aux allégations du PGR, la question de temps et des moyens comme justifiant le rappel de la mission a été résolue sur place par les autorités provinciales et la DGDA. « Au regard de ce passage du rapport, il apparaît que le responsable de la province avait autorisé la mission à continuer au-delà de dix jours qu'on lui a imparti sau départ. Donc le Trésor public (au Katanga) avait pris en charge les jours supplémentaires », a expliqué l’Asadho. Pour cette ONG, le rappel de la mission à Kinshasa ait été fait dans l’intérêt de protéger certains individus et non dans celui de la République. « Mais contre toute attente, après les menaces proférées contre la mission par certains opérateurs économiques, la mission a été rappelée à Kinshasa avant l’expiration du délai lui imparti et sans aucune explication. C’est cette attitude que notre organisation a dénoncé et continue à dénoncer », a-t-elle appuyé.

Face à la réaction du PGR sur ces dénonciations, l’Asadho dit émettre des doutes sur la bonne poursuite de cette action publique par l’office de ce haut magistrat. « Nous avions de forts doutes au sujet de la capacité de votre office de jouer consciencieusement et dans toute indépendance son rôle à travers l’action publique dans le cadre de ce dossier où les faits ne peuvent être acceptés par aucune personne qui aime encore notre pays. C’est pour cette raison que nous avons refusé de nous adresser directement à vous, et nous avons orienté notre lettre vers la seule personne dont l’engagement public contre la corruption, le détournement est connu de tous, nous citons le président de la République », a souligné Jean-Claude Katende, dans cette réplique.

Nécessité de réagir

Dans sa correspondance, l’Asadho s’est étonnée que le PGR réagisse, « avec empressement » à une lettre destinée au président de la République. Pour cette ONG, par ailleurs, sa réplique à cette réaction du haut magistrat est justifiée par sa détermination à rétablir la vérité. « Nous nous serions refusé répondre à votre lettre, mais nous y répondons parce que nous estimons seulement qu’il était important d’éclairer plusieurs personnes qui vous ont lu, à travers la presse, et qui risquent d’être induites en erreur, alors que les problèmes posés au Président de la République sont cruciaux et pertinents pour notre pays », a appuyé Jean-Claude Katende.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président de l'Asadho, Jean-Claude Katende