Accord militaire : la Russie soutient les forces gouvernementales soudanaises

La nouvelle fait suite à une révélation d’un journal britannique qui avait assuré que des « mercenaires russophones » aidaient à réprimer un mouvement de contestation à Khartoum, la capitale soudanaise.

L’attaché de presse de l’ambassade russe au Soudan, Vladimir Tomski, avait rapidement démenti ces faits dans la presse de son pays. Le feuilleton a cependant continué puisque la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait confirmé la présence au Soudan de ces mercenaires dont elle avait démenti l'affiliation au Kremlin. « Selon nos informations, des représentants de sociétés russes de sécurité privées qui n'ont rien à voir avec les organes de l’État opèrent au Soudan », avait-elle déclaré à la presse, précisant que « leur tâche se limite à la formation du personnel militaire et des forces de l'ordre de la République du Soudan ».

En effet, depuis le 19 décembre dernier, Omar el-Béchir est confronté à des manifestations provoquées par l’augmentation du prix du pain, qui se sont vite transformées en un mouvement de contestation contre le régime, le plus grand défi auquel il fait face depuis son arrivée au pouvoir en 1989.

Le Soudan et la Russie ont convenu, en juin 2018, de forger des partenariats stratégiques dans tous les domaines, en particulier dans le domaine militaire, afin de réaliser les intérêts des deux pays. Lors d’une visite au Soudan, l’ambassadeur de Russie, Vladimir Zheltov, avait exprimé son optimisme quant aux perspectives des relations entre les deux pays, les qualifiant de prometteuses. Il avait décrit le Soudan comme un pays africain important et un vieil ami de la Russie, exprimant le souci de son pays de promouvoir les relations dans tous les domaines, notamment militaire.

Vladmir Zheltov avait également exprimé la volonté de son pays de fournir l’assistance nécessaire pour renforcer les relations bilatérales et forger des partenariats économique, politique et militaire. Lors de sa visite en Russie, en novembre 2017, le président Omar el-Bachir a proposé au président Vladimir Poutine de construire une base militaire sur la côte de la mer Rouge et de rééquiper l’armée soudanaise avec les armes russes, y compris les missiles SU-30.

Politiquement, la Russie est considérée comme un allié majeur du gouvernement d’Omar el-Bachir qui fait face à l’isolement de l’Occident. Cependant, la coopération économique entre les deux pays est restée très faible, avec un solde commercial n’excédant pas quatre cents  millions de dollars. En décembre 2015, le Soudan et la Russie ont signé quatorze accords de coopération dans différents domaines, précisément le pétrole, les minerais et les banques.

Signalons qu’en Centrafrique voisine, la Russie avait annoncé l'an dernier l'envoi de cent soixante-dix « instructeurs civils » chargés de former l'armée gouvernementale. Ils ont été identifiés par des experts comme des membres du groupe paramilitaire Wagner, connu pour sa présence en Syrie.