Burkina Faso : l' élection présidentielle et les législatives fixées au 11 octobre prochainSamedi 24 Janvier 2015 - 13:46 Depuis quelque temps, la classe politique et la société civile au Burkina Faso exprimaient des divergences sur la date de la tenue des élections générales dans le pays. Pour trancher ce différend, le président Michel Kafando a annoncé que les scrutins présidentiel et législatif se tiendront simultanément le 11 octobre prochain. Le président de la transition burkinabé qui ne devra pas être candidat selon la Charte de la transition, s’exprimait ainsi après une rencontre avec les leaders des partis politiques. Ces derniers ainsi que le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avaient proposé deux dates pour la tenue concomitante des deux scrutins: le 20 septembre ou le 11 octobre. Pour Michel Kafando, la date du 20 septembre préférée par la plupart des acteurs n’a pas été retenue parce qu’elle coïncide avec la saison des pluies. « Nous mettons un point d’honneur à réussir ces élections car elles constituent l’objectif final de la transition », a assuré le chef de l’Etat burkinabé. Il a ajouté que son équipe remettra officiellement le pouvoir à un gouvernement démocratiquement élu en novembre 2015. Michel Kafando a cependant « définitivement » exclu le vote de ses millions de compatriotes vivant hors du Burkina, bien qu’une disposition en ce sens ait été inscrite dans la Constitution depuis 2005, sans avoir été appliquée. Le budget des élections présidentielle et législatives couplées a été fixé à 50,6 milliards de francs CFA, soit environ 77 millions d’euros, dont 25,6 milliards FCFA (39 millions d’euros) sont à trouver auprès des bailleurs internationaux. Les Burkinabés appellent de tous les voeux que la transition politique se termine sans accrocs et permettent aux autorités actuelles de confier le pouvoir au président issu des urnes. Ils espèrent que la réussite de cette période de transition sera effective parce qu’elle est incarnée par Michel Kafando, un ancien diplomate devenu président intérimaire et Isaac Zida, un Premier ministre également lieutenant-colonel. Ceci étant, parce que ces deux personnalités ont assuré qu’ils s’effaceront dès l’installation d’un nouvel exécutif. La transition au Burkina Faso a été mise sur pied après trois semaines de tractations qui avaient suivi la chute du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre par une insurrection populaire après 27 ans de règne sans partage. Outre la question des élections, le président a, lors d’un échange avec les journalistes, éclairé la lanterne de l’opinion sur le dossier Thomas Sankara. « Je crois qu’il y a un problème de compréhension ! », a-t-il déclaré en réponse à l’interpellation de la famille Sankara. Les avocats de la famille avaient en effet demandé la réouverture du dossier et le début de la procédure d’expertise de la tombe dans une lettre ouverte adressée au ministre burkinabè de la Justice. « La famille du président Thomas Sankara n’a besoin d’une autorisation écrite pour entamer les travaux d’expertise de la supposée tombe du capitaine Thomas Sankara. Il est inadmissible qu’un gouvernement empêche par la voie judiciaire une famille de procéder à l’identification d’un corps » a précisé le président de la transition.
Nestor N'Gampoula |