Calixte Tabangoli : « la BPC va financer les crédits à court et moyen terme »Mercredi 9 Septembre 2020 - 17:45 La Banque postale du Congo (BPC) a bénéficié de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) d’un prêt de 10 milliards de FCFA pour accompagner les petites et moyennes entreprises (PME) congolaises dans le développement de leurs activités, dans un contexte marqué par la crise sanitaire. Le directeur général la BPC, Calixte Tabangoli, revient dans cette interview sur les conditionnalités fixées par la banque pour l’octroi de crédits. Les Dépêches de Brazzaville(L.DB). Votre structure a récemment signé un accord de prêt de 10 milliards avec la BDEAC, en vue de soutenir les PME congolaises. Qu’est-ce qui a motivé cet accord ? Calixte Tabangoli (C.T). La BPC est une institution bancaire publique créée par le gouvernement de la République avec un double objectif : l’inclusion financière et le financement de l’économie. S’agissant du premier objectif, des efforts très importants ont été fournis par la banque. Ils sont visibles par tous. La banque s’est très sensiblement rapprochée des populations ; ce qui fait d’elle la banque disposant du réseau bancaire le plus étendu du pays avec 30 agences réparties dans tous les départements. Pour ce qui concerne le financement de l’économie, les débuts ont été difficiles en raison d’un manque de ressources adaptées. Aujourd’hui, les ressources existent notamment des ressources longues qui vont permettre de refinancer l’investissement. Comme vous le savez certainement, ce sont les investissements d’aujourd’hui qui génèrent la richesse de demain. L.D.B. Quelles sont les PME éligibles à cette ligne de crédit ? C.T. : Les PME éligibles au financement du prêt obtenu de la BDEAC sont celles qui appartiennent au marché cible de la BPC et qui respectent les critères d’acceptation au risque définis par la banque. Les secteurs éligibles au marché cible de la BPC sont les suivants : l’industrie pétrolière ; l’agro-industrie, la petite industrie de transformation ; les télécommunications, l’énergie ;le transit et autres sévices portuaires ; la cimenterie ; la grande distribution ; le commerce général de produits de grande consommation et les services. Pour les conditionnalités à respecter, il faut d’abord être client de la BPC depuis au moins une année. Avoir l’expérience dans le métier, le nombre d’années d’activités effectives au moins de trois ans. Etre audité par un cabinet comptable agréé CEMAC, avoir une bonne réputation commerciale comme le respect des engagements vis-à-vis des partenaires sociaux et une bonne réputation bancaire, c’est-à-dire pas d’impayés ni de créances douteuses dans la centrale des risques. Enfin, disposer d’un dossier fiscal à jour. LDB. Aviez-vous au préalable répertorié les PME bénéficiaires de ce soutien financier ? C.T. : Les PME bénéficiaires de ce soutien n’ont pas préalablement été répertoriées à l’avance. Toutefois, les secteurs d’activités à financer sont connus. Il s’agit des secteurs qui appartiennent au marché cible de la BPC. LDB. Dans le cadre du plan de développement de votre structure, pensez-vous que cette enveloppe financière vous sera d’un grand apport ? C.T. : Ce financement contracté à la BDEAC va permettre à la BPC de répondre de manière significative aux besoins de notre clientèle des PME. Il s’agit pour la BPC de contribuer à travers ces prêts au développement de l’économie et surtout à sa relance. LDB. Vous envisagez de réaliser, dans le cadre de ce prêt, des projets et programmes à court et moyen terme. Quelle est la nature de ces projets et programmes ? C.T. : Dans le cadre de ce prêt, la BPC va financer les crédits à court et moyen terme. Il s’agit principalement, des crédits destinés au financement de l’exploitation et ceux consacrés à l’investissement. LDB. Les PME constituent un secteur pourvoyeur d’emplois. Comment la BPC entend-elle les accompagner afin de contribuer à la relance de l'économie nationale fortement impactée par la pandémie de Covid-19 ? C.T. : L’importance des PME dans la création de la richesse nationale et des emplois n’échappe à personne. Elles seront accompagnées en respectant les règles édictées par notre politique de crédit à la clientèle, notamment celles de l’appartenance au marché cible et du respect des critères d’acceptation au risque fixés par la BPC. L’activité bancaire est strictement encadrée et n’autorise pas la prise de risque inconsidéré. Comme il a été dit plus haut, il est essentiel que les PME désireuses d'être bénéficiaires des concours de la BPC soient vertueuses.
Propos recueillis par Guy-Gervais Kitina et Quentin Loubou Légendes et crédits photo :Calixte Tabangoli Notification:Non |