Economie informelle : nécessité de formaliser le secteur des restaurants de rues

Mardi 3 Septembre 2024 - 19:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le gouvernement organise les 3 et 4 septembre à Brazzaville, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au Congo et le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), une session de formation à l’endroit des acteurs opérant dans le secteur des restaurants de rues afin de faciliter leurs transitions du secteur informel vers le secteur formel.

Placée sur le thème « Qualité-hygiène-comptabilité-protection sociale », la session de formation vise, entre autres, à renforcer les capacités des prestataires dans ce secteur et communiquer des informations essentielles sur la formalisation. L’objectif principal étant d’outiller les acteurs de l’économie informelle opérant dans les restaurants de rues afin qu’ils puissent s’intégrer pleinement dans leur secteur tout en améliorant la qualité de leurs activités et en garantissant leur protection sociale. Ainsi, les participants suivront des communications portant sur la qualité d’hygiène, la tenue d’une comptabilité simplifiée et la protection sociale.

La représentante résidente du Pnud au Congo, Adama Dian Barry, dans son discours de circonstance, a rappelé que la restauration faisait partie des activités touristiques que les autorités congolaises classent parmi les piliers devant permettre la diversification économique. Selon elle, on ne peut pas parler du tourisme sans restauration. Elle s’est réjouie du fait que les autorités ont pensé mettre un accent sur la restauration et ont cherché à promouvoir les mets congolais. « Le patrimoine culinaire congolais est important, mais manque encore de valorisation. Dès lors, les acteurs de la cuisine devront se professionnaliser et le secteur devra s’ouvrir aux jeunes. Quoique la cuisine ou la restauration domestique soit beaucoup dominée par les femmes, leur situation est loin d’être idéale puisqu’elles ont tendance à gagner moins que les hommes et qu’elles sont moins nombreuses à occuper des postes de direction ou à créer et diriger les entreprises », a rappelé Adama Dian Barry.

Faire des restaurants de rues un secteur d’opportunité d’affaires

Outre les obstacles liés à la formalisation, la représentante du Pnud a épinglé les préjugés et les stéréotypes de genre entravant l’égalité de sexes dans le monde et influençant négativement l’autonomisation économique des femmes. D’où, a-t-elle soutenu, la nécessité d’accompagner « les acteurs pour faire de ce secteur, un secteur d’opportunité d’affaires, un secteur attractif, un secteur de prestige et un secteur dont la valeur ajoutée en fera un moteur de l’économie nationale. C’est dans cette perspective que le Pnud s’emploie à le soutenir en organisant, sous le leadership de la ministre, la présente session de formation en forme de guichet unique des différents services et acteurs».

La ministre de la Promotion de la femme, de l’Intégration de la femme au développement et de l’Economie informelle, Inès Nefer Bertille Ingani Voumbo Yalo, de son côté, a rappelé que l’économie informelle joue un rôle crucial dans la société congolaise. Elle représente, a-t-elle dit, une source de revenus vitale pour de nombreuses familles et contribue à la dynamique économique du pays. Pour elle, la plupart des restaurants de rues exercent dans le non-respect de l’hygiène et leurs acteurs sans protection sociale. « La protection sociale, souvent négligée dans le domaine de l’économie informelle, est essentielle pour garantir une sécurité face aux aléas de la vie. Il est donc essentiel de veiller à ce que cette activité se déroule dans les conditions optimales et de qualité d’hygiène et de gestion comptable ainsi que de la protection sociale. Cela nécessite un renforcement des capacités des acteurs », a-t-elle souligné, précisant que cet atelier est une opportunité unique pour renforcer les compétences des participants et valoriser leur métier.

Inès Nefer Bertille Ingani a, par ailleurs, rappelé que cette formation permettra aux restaurateurs de rues d’adopter de meilleures pratiques en matière d’hygiène alimentaire. Ceci pour lutter contre les maladies des mains sales, surtout le mpox (variole du singe) qui sévit actuellement dans les pays de la sous-région. Se félicitant de l’appui multiforme des partenaires dont le Pnud, dans le cadre du renforcement de la lutte contre l’informalité, elle a annoncé l’ouverture, à la fin de cet atelier, des inscriptions à la Caisse d’assurance maladie universelle en faveur des animateurs des restaurants de rues.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1- Le présidium / Adiac 2- Les officiels posant avec les participants/Adiac

Notification: 

Non