Festival Mantsina sur scène : Dieudonné Niangouna dresse le bilan de l’édition.

Pour le directeur artistique du festival, cette onzième cuvée placée sur le thème « Entre scène et cinéma » a été une réussite de l’accomplissement du projet pensé. Cette édition a permis aux artistes de circuler entre deux univers à travers les lectures, des représentations théâtrales et dansantes. « Le public a eu une belle écoute en suivant les films au village du festival et il a jubilé et réfléchi par rapport à ce qu’on lui a montré comme projection cinématographie documentaire, comme fiction. il y a eu accomplissement d’un geste. Nous avons vu comment nous pouvons chercher à accompagner un certain nombre d’initiatives ».

Par ailleurs des manquements ont été remarqués, notamment ceux liés au manque de spectateurs lors de représentations dans les différents sites, et aussi ceux relevant du manque de moyens financiers créant frustration et gène lors du paiement des cachets des artistes. «  Nous n’avons pas été aidés par les institutions étatiques du Congo et cela crée des frustrations, des gênes au niveau logistique  pour nous permettre de donner le fleuron de nos gestes artistiques à nos compatriotes et aux étrangers qui viennent au festival. Mais en même temps, il y avait une réelle volonté et un réel partage. On a poussé le souffle à l’extrême et nous avons tenu le rendez-vous du public ».

Un hommage a été également rendu aux rencontres itinérantes des arts du langage et de la parole que dirige le conteur Abdon Fortuné Koumbha, compagnon de lutte de Dieudonné Niangouna et co-fondateur du festival Mantsina. « Avec  Abdon Fortuné Koumbha nous avons créé ensemble ce festival parce que nous nous partageons les mêmes idées et le même combat lié à la formation, la création, la production et la diffusion pour que l’art soit . fêter les dix ans de mon festival, c’est lui rendre un hommage  parce que nous nous partageons les mêmes conteurs et comédiens, les mêmes espaces et les mêmes rêves ».

Au cours de cette édition les festivaliers ont jeté un regard croisé sur le théâtre et le cinéma  car on ne peut plus penser au théâtre sans penser à l’impact de l’image et de l’écran dans nos vies. « Cette génération des jeunes artistes que nous sommes est à la fois dans le théâtre et le cinéma et traverse les deux univers sans un complexe donné. Et nous le faisons avec une aisance incroyable sans confondre et dire que c’est la même chose  car nous nous battons pour la grandeur de nos identités culturelles par des gestes artistiques de création. je me suis dit qu'il fallait faire une édition pour être ni en jugement ni en critique mais en osmose avec ces deux facteurs ».

La prochaine édition de ce festival qui célèbre le théâtre dans toute sa diversité aura lieu du 10 au 30 décembre 2015 à Brazzaville et sera dédiée à  l’écrivain Sony Labou  Tansi pour marquer le vingtième anniversaire de sa disparition. Un hommage lui sera rendu pour son travail. «  L’engagement de Sony et son héritage ou son contre héritage exigent une critique de regard et de pensée à partir des formes d’expression dont nous allons accoucher », a conclu Dieudonné Niangouna.