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Francophonie

Dimanche 2 Novembre 2014 - 11:00

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Au-delà de l’élection du successeur d’Abdou Diouf au Secrétariat général de la Francophonie, ce qui se passera à Dakar dans les derniers jours de ce mois doit être considéré dès à présent avec la plus grande attention. Les changements en cours dans le monde sont en effet d’une nature telle que les nations ayant le français en partage feraient bien de resserrer leurs rangs. Elles acquerraient, ce faisant, l’influence, la capacité d’action qui leur fait défaut aujourd’hui et du même coup relèveraient dans les meilleures conditions possibles les multiples défis auxquels elles sont confrontées.

Cette remarque vaut tout particulièrement pour la France. Englobée dans une communauté européenne qui a  grandi trop vite en profitant imprudemment du désordre provoqué par la fin de la « guerre froide », elle n’a manifestement pas les mêmes préoccupations stratégiques que l’Union européenne dont elle est pourtant l’un des moteurs. Sans les pays qui ont la langue française en partage, elle ne pèserait plus grand-chose ; avec eux bien au contraire elle a une chance sérieuse de continuer à influer sur le cours de l’Histoire.

Pour dire les choses clairement, Paris a tout intérêt aujourd’hui à se comporter vis-à-vis de la francophonie comme Londres le fait vis-à-vis du Commonwealth : c’est-à-dire renforcer les liens créés au fil des siècles avec des peuples disséminés sur toute l’étendue du globe en faisant d’une langue commune un lien tout à la fois littéraire, économique et diplomatique. Alors que s’accroit sur la scène internationale le pouvoir des superpuissances telles que la Chine, les États-Unis, l’Inde, la Russie et alors que l’Europe ne parvient pas à se constituer en véritable entité politique, la Francophonie peut rendre à la France l’influence qu’elle est sur le point de perdre.

De leur côté, les pays membres de la communauté francophone, tout particulièrement en Afrique, ont  intérêt à mieux structurer l’Organisation internationale de la Francophonie. Cela leur donnerait, à l’échelle internationale, une capacité d’action sans commune mesure avec celle qui est aujourd’hui la leur et leur permettrait du même coup de mieux faire entendre leur voix dans le concert des nations. Tel est certainement le défi que devra relever le nouveau Secrétaire général de la Francophonie.    

Les Dépêches de Brazzaville

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