Gouvernement : rumeur persistante sur un probable remaniementSamedi 7 Mars 2015 - 15:45 La dernière lettre de Matata Ponyo à ses ministres leur enjoignant de ne pas encore former de cabinets est perçue comme un signe avant-coureur. À peine formé, le gouvernement de Cohésion nationale que dirige le Premier ministre Matata Ponyo est déjà sous la menace d’un remaniement. Celui-ci risque d’intervenir dans les prochaines semaines, bien avant les cent jours traditionnels qui astreignent chaque exécutif à présenter son premier bilan pour évaluation. Dans la ville haute, tout le monde en parle. Ce qui, au départ, avait tout l’air d‘une simple rumeur, tend de plus en plus à se confirmer. Dans les milieux de la majorité présidentielle (MP), des langues se délient pour certifier cette démarche voulue irréversible. Quelques noms des probables ministres circulent déjà dans les cercles politiques restreints pour annoncer ce chambardement imminent. Au-delà des considérations techniques liées à l’efficacité du gouvernement, c’est plus la donne politique qui motiverait une telle option, apprend-on. D’après des indiscrétions recueillies en haut lieu, il appert que les délégués de l’opposition républicaine seraient principalement visés par ce gouvernement. Et pour cause ? Leur mentor, Léon Kengo wa Dondo, ne serait plus en phase avec la majorité présidentielle comme l’attestent ses récentes prises de position notamment sur la modification de la loi électorale. Les stratèges de la MP seraient sur le point de sacrifier le deal passé avec lui au profit d’un nouveau à conclure avec un parti de l’opposition ayant pignon sur rue dans le sens d’un partage du pouvoir pouvant influer sur le cours des évènements. D’après des sources au faîte du dossier, il appert que des négociations seraient très poussées entre l’UDPS d’Étienne Tshisekedi et la MP qui tient à avoir la deuxième force politique du pays dans son giron dans une perspective de maintien au pouvoir. L’échange qu’avait eu dernièrement à Bruxelles le speaker de la chambre basse, Aubin Minaku, avec Étienne Tshisekedi rentrait, selon certaines sources, dans ce cadre. L’objectif serait d’obtenir le soutien de l’UDPS au candidat de la MP de 2016 en échange du poste de Premier ministre. Les tractations seraient en cours. Rien n’indique que ce parti phare de l’opposition mordra à l’hameçon, lui qui est initiateur d’un nouveau plan de sortie de crise pour sauver le pays. Avec son sempiternel credo de récupération de l’impérium usurpé par le pouvoir kabiliste après les scrutins de 2011, l’UDPS paraît ne pas être partie prenante dans ce schéma au risque de se compromettre par rapport à son idéal politique. En tout état de cause, quelle que soit la suite qu’aura à réserver ce parti de l’opposition à cette requête, certains cadres de la MP demeurent néanmoins constants dans leur logique de remaniement pendant que d’autres le considèrent comme sans objet préférant donner à l’actuel gouvernement l’occasion de poursuivre ses tâches de consolidation de reformes structurelles en vue de libérer la croissance. Toutefois, la dernière lettre de Matata Ponyo à ses ministres leur enjoignant de ne pas encore former de cabinets laisse perplexes de nombreux observateurs qui s’interrogent déjà sur l’opportunité de ce remaniement qui tend à diviser la MP. Alain Diasso |