Journée de la Cémac : la libre circulation au cœur des festivités

La zone Cémac aspire toujours à ériger un espace communautaire plus intégré pour les six États membres (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), avec une économie compétitive, diversifiée et à forte valeur ajoutée. Le trente-et-unième anniversaire de cette communauté a été célébré à Brazzaville, le 20 mars, à travers une conférence-débat sur le thème « Promouvoir les libertés de circulation pour renforcer les échanges intracommunautaires en zone Cémac », ainsi qu'une marche sportive mobilisant dirigeants politiques, représentants des organismes partenaires, plateformes de jeunes et universitaires.

La libre circulation des personnes et des biens demeure un défi pour les pays de la Cémac, souvent minés par les tracasseries et les barrières aux frontières. Au plan économique, les échanges intracommunautaires restent relativement faibles, s'élevant à 3,9 % en 2023, ce qui représente une légère amélioration par rapport à 2022 (3,5 %) et 2018 (2 %).

Selon Stève Akera, représentant résident de la Cémac au Congo, ces données sur les échanges commerciaux dans la zone Cémac montrent la nécessité de redoubler d’efforts pour lever les obstacles persistants à la libre circulation. L’ambition de la communauté est de bâtir un marché commun fondé non seulement sur la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services, mais aussi sur une gestion stable et concertée de la monnaie commune, ainsi qu’un environnement sécurisé pour les affaires et les investissements.

Présent lors de la cérémonie marquant la journée de la Cémac, le ministre de l’Économie, du Plan et de l’Intégration régionale, Ludovic Ngatsé, a dénoncé les « antivaleurs » au sein des services de l’État au Congo qui freinent le transport routier. Il a souligné que la libre circulation au sein de la sous-région nécessite des actes concrets, au-delà des discours sur l’intégration économique régionale et les barrières non tarifaires. « Cette thématique incite indéniablement les États de la Cémac à s'interroger sur le rôle et la valeur d’une intégration régionale, ainsi que sur l'enjeu d’une ouverture plus grande du dialogue entre les acteurs économiques et les autorités publiques… », a-t-il déclaré.

La Cémac a été créée le 16 mars 1994 à N’Djamena, au Tchad, sur les cendres de l’Union douanière et économique des États de l’Afrique centrale. Depuis des décennies, la question de la libre circulation des personnes dans l’espace communautaire fait l’objet d’engagements répétés. L’Acte additionnel du 29 juin 2005 en est la pierre angulaire, renforcé par l’adoption du passeport biométrique Cémac en 2010 et la suppression des visas en 2013.