La propriété intellectuelle, clé de voûte de l’innovation en Afrique

La présidente de la République de Maurice, Ameenah Gurib-Fakim, le Premier ministre sénégalais Mahammed Boun Abdallah Dionne et le directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) Francis Gurry ont souligné le rôle essentiel que joue la propriété intellectuelle « comme moteur de l’innovation et de la créativité » dans le développement socio-économique en Afrique. Francis Gurry a déclaré que « l’Homme est le fondement de toute innovation et de toute créativité. Et l’Afrique est le berceau de l’humanité, c’est pourquoi elle est à l’origine de l’innovation et de la créativité qui caractérisent l’espèce humaine ». Il a noté que « la propriété intellectuelle est une composante nécessaire, quoique insuffisante, d’un écosystème de l’innovation solide et dynamique. Elle permet de tirer parti de l’avantage concurrentiel que confère l’innovation et de récompenser l’investissement en ressources humaines et financières nécessaires à la création de nouveaux savoirs et à l’innovation ». Ameenah Gurib-Fakim a souligné « la nécessité impérieuse pour l’Afrique de protéger les droits de propriété intellectuelle pour pouvoir créer des économies du savoir durables qui tiennent de la science des technologies et l’innovation. Dans un environnement économique mondial hautement concurrentiel, la création, la gestion et la protection du savoir occupent une place centrale dans la création de richesses, offrent la possibilité d’être aux avant-postes dans ce domaine et facilitent l’intégration dans l’économie mondiale ».

Pour Mahammed Boun Abdallah Dionne, cette conférence tombait à pic, au vu des défis auxquels l’Afrique était confrontée. « La propriété intellectuelle pouvait contribuer à assurer un développement durable et solidaire propice à la réduction de la pauvreté et au renforcement de la compétitivité. L’innovation est le fondement de tout développement », a t il souligné. Ajoutant : « l’Afrique doit s’efforcer de donner la priorité aux opportunités qu’offre la révolution numérique dans le domaine des sciences, des technologies, de l’innovation et de la créativité ». Parmi les mesures à prendre, ont été retenus : l’élaboration des instruments permettant la libération du potentiel des actifs propres à l’Afrique tels que les plantes médicinales locales, les savoirs traditionnels et d’assurer leur promotion ; le renforcement du débat public, la coordination, l’intégration et l’implication de toutes les parties intéressées pour définir de nouveaux moyens d’encouragement de la création d’actifs incorporels et la promotion de l’innovation et la créativité. Les participants ont indiqué que la protection des droits de propriété intellectuelle devait s’accompagner de mesures d’incitation et de soutien appropriées et ont plaidé pour la création d’un fonds pour les inventeurs africains permettant d’accéder aux capitaux nécessaires pour soutenir les nouvelles entreprises.