LRA : Dominic Ongwen sera livré à la CPI, selon KampalaMercredi 14 Janvier 2015 - 11:11 Le porte-parole de l’armée ougandaise, Paddy Ankunda, a annoncé le 13 janvier que Dominic Ongwen, l’un des derniers chefs rebelles de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) qui a été récemment capturé en Centrafrique sera jugé par la Cour pénale internationale (CPI). « Il a finalement été décidé que Dominic Ongwen serait acheminé à La Haye », siège de la CPI aux Pays-Bas, a déclaré le porte-parole de l’armée ougandaise dont le pays est signataire du traité de Rome fondateur de cette institution. « C’est la Centrafrique, qui, en concertation avec les autorités concernées, s’occupe de le livrer à la CPI (...). Très bientôt, espérons-le », a-t-il précisé. Dominic Ongwen s’est rendu la semaine dernière aux forces spéciales américaines présentes en Centrafrique pour traquer l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), rébellion responsable de multiples exactions contre les populations civiles d’Afrique centrale. Il était recherché par la CPI notamment pour esclavage d’enfants, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Si dans le passé, plus de 12.000 anciens combattants de la LRA avaient été amnistiés par Kampala, dans le cadre d’un programme destiné à faire déposer les armes aux rebelles encore en fuite, il n’en sera pas de même pour Dominic Ongwen. Ceci, pour la simple raison que les mesures prises en Ouganda sur l’amnistie concernent généralement des combattants de base de la milice, qui avaient eux-mêmes été enlevés. La loi ne s’applique pas aux rebelles impliqués dans des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre comme c’est le cas de Dominic Ongwen. Depuis quelque temps, Washington a mis à prix la tête de Joseph Kony et d’autres chefs de l’Armée de résistance du seigneur dont il en est le leader principal. Pour ce qui concerne Dominic Ongwen, les Etats-Unis avaient promis d’offrir une récompense de 5 millions de dollars pour toute information permettant sa capture. La Séléka qui a annoncé avoir arrêté ce commandant de la LRA, exige la récompense promise par les Etats-Unis. « C’est nous qui l’avons ramené à notre base. Les Américains sont venus à bord de deux hélicoptères, dont l’un s’est posé et a emmené le prisonnier. Nous n’avons toujours pas reçu la récompense promise pour la capture de Dominic Ongwen. J’ai appelé les Américains ce matin et ils ont promis de revenir dans deux jours », déclarait il y a quelques jours Mounir Ahmat, commandant de la Séléka, un mouvement rebelle à majorité musulmane. Cette coalition s’était emparée du pouvoir en Centrafrique en mars 2013 avant de le quitter en janvier 2014, sous la pression de la communauté internationale. Pour rappel, disons que le président Barack Obama avait envoyé environ 150 soldats supplémentaires en Ouganda et, au moins, quatre avions militaires CV-22 pour traquer les chefs de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), dont Joseph Kony, leur leader ainsi que leurs hommes. Ces conseillers militaires américains sont depuis, présents en RCA pour aider à pourchasser les chefs de la LRA. Le patron de la Maison Blanche avait également déjà envoyé une centaine d’éléments des forces spéciales dans la région en 2011. Jusqu’à présent, ces soldats aidaient les 5.000 membres de la force conjointe de l’UA, chargée de pourchasser les rebelles de la LRA. La recherche de ces rebelles se concentre sur la jungle aux frontières de la République centrafricaine (RCA), de la République démocratique du Congo (RDC) et du Soudan du Sud. L’on reproche à la LRA d’avoir tué et kidnappé des dizaines de milliers de personnes à travers 4 pays africains (Ouganda, Centrafrique, RDC, Soudan du Sud) ces trente dernières années. À noter que Joseph Kony avait d’abord mené une guérilla brutale contre le gouvernement ougandais pendant près de deux décennies avant de s’enfuir en 2005 avec ses combattants dans les jungles de l’Afrique centrale. Le groupe avait ensuite combattu le gouvernement congolais pendant deux décennies et changea de stratégie, en opérant dans la brousse et en attaquant des villages isolés. Les Nations unies estiment à plus de 100.000 le nombre de personnes déjà tuées par la LRA et 60 000 enfants enlevés depuis 1987 dans les pays où opère cette rébellion.
Nestor N'Gampoula |