Publications : le Vatican de nouveau au centre d’attaques à goût de scandale

Mercredi 4 Novembre 2015 - 10:26

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Le pape François bataille sur tous les fronts pour protéger l’Église de l’intérieur et de l’extérieur, mais les attaques se multiplient.

Il ne suffisait pas qu’un haut prélat affiche son homosexualité, qu’un autre soit emprisonné (au Vatican, où il est d’ailleurs mort) pour pédophilie ; il ne suffisait pas qu’un majordome personnel du pape (Benoît XVI) livre aux médias de la correspondance privée du Souverain pontife. Il ne suffisait pas même qu’un commandant de la Garde suisse, la garde pontificale, tue au sein même de la caserne pontificale (sous Jean-Paul II) où que la mafia infiltre la banque dite du Vatican. Tout cela ne suffisait pas : il fallait en plus que de hauts fonctionnaires du Vatican livrent à la presse de quoi rédiger des bouquins sentant la suie.

Dans quelques jours – quelques heures désormais - en effet, deux livres vont paraître avec la prétention de révéler au public les dessous de la gestion financière du Vatican. Que la presse italienne et celle d’outre-Manche se pâment devant un Vatican supposé receler des secrets au goût d’arsenic n’est pas nouveau. Ce qui l’est par contre, c’est le fait que les corbeaux, les informateurs, soient identifiés. Et que le pape François passe à l’attaque en les faisant arrêter pour « abus de confiance », en attendant leur traduction en justice.

Durant le week-end dernier un haut-évêque espagnol ayant travaillé au Vatican, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda et une civile italienne, Francesca Chaouqui, ont été arrêtés, accusés d'avoir divulgué des documents économiques du Vatican. Les livres "Avarice" d'Emiliano Fittipaldi, de l'hebdomadaire L'Espresso, et "Via crucis" de Gianluigi Nuzzi, du groupe télévisé Mediaset de la famille Berlusconi, seront en librairie ce 5 novembre. Entre autres révélations, ils rapportent des dons reçus par le Saint-Siège à l'intention des plus pauvres et qui ne seraient pas tous destinés à des œuvres de bienfaisance, mais aux frais d’administration.

Certains des journalistes coutumiers de l’utilisation de ces ragots disent que chaque fois le pape François est entré dans une sainte colère en apprenant les frasques de quelques hauts dignitaires de l’Église. Un d’entre eux, qui a eu recours aux « services » de Mgr Balda et Mme Chaouqui affirme que ceux-ci ont livré les informations classifiées dans l’intention « d’aider le pape ». Et cet argument est déjà celui qu’avait mis en avant le majordome du pape Benoît XVI, Paolo Gabriele, en livrant à Wikileaks des informations confidentielles de l’ancien pape allemand. Mais le Vatican a toujours jugé cela comme étant une « grave trahison » de la confiance du pape et « absolument pas une façon d'aider la mission du pape ». Le Saint-Siège l’a redit avec fermeté lundi.

Lucien Mpama

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