RDC : « le pays a tourné la page de la guerre »Samedi 5 Juillet 2014 - 15:30 Interrogé par le journal britannique « The Guardian », le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, a estimé que les nouveaux enjeux et défis qui s'imposent en République démocratique du Congo (RDC) sont désormais d’ordre économique. Les femmes violées et les enfants soldats étaient une réalité pendant la guerre mais la RDC est aujourd’hui une économie qui croît à un rythme de 8%, une inflation maîtrisée à 1% et des réserves de change d’un niveau très élevé, a-t-il soutenu. Le pays est également engagé à fond dans le chantier des infrastructures, avec la construction des routes, des écoles et des hôpitaux. Désormais, la RDC aspire plus aux investissements étrangers des sociétés multinationales. Pour lui, après les conflits armés, c’est l’ère des entreprises. Plusieurs paramètres devraient, selon lui, convaincre les plus dubitatifs. À titre d’exemple, il a cité la construction de mille écoles, et la hausse du budget alloué au secteur de l'éducation, passé de 6 à 16%. Une campagne de sensibilisation est d'ailleurs en cours pour pousser les familles congolaises à envoyer leurs enfants à l’école au lieu de les initier aux travaux de champ. La bancarisation est une réforme importante qui a ramené au système bancaire près de 800 000 fonctionnaires, en dehors des policiers et militaires, selon les chiffres fournis par l’Association congolaise des banques. En prenant en compte ces deux catégories, l’on arrive à des estimations de l’ordre d’un million. Rien de plus pour pousser le chef du gouvernement à envisager des perspectives meilleures. Le Premier ministre a reconnu, par ailleurs, que les décisions douloureuses étaient nécessaires pour atteindre les priorités de développement. Il persiste encore de nombreux obstacles mais le processus est engagé. Il a présenté le grand projet d’aménagement des parcs agro-industriels financés par des partenariats publics-privés comme un moyen de réduire la dépendance du pays à ses richesses minières qui alimentent actuellement sa croissance. Cette révolution agricole a surtout pour principal objectif de mettre fin à la dépendance du pays aux produits importés qui ont représenté plus de 1,5 milliard de dollars américains. Pour l’heure, cette politique vise, par exemple, à apporter des semences améliorées aux villages ruraux pour accroître leurs rendements. L’autre projet capable d’engager le pays dans la voie du développement est la construction d’Inga III pour un coût global estimé à 12 milliards de dollars US. Ce surplus d’énergie pourra contribuer à la croissance de l’industrie minière. Au-delà, plusieurs problèmes de dévelopement posés par le déficit énergétique trouveraient des solutions durables. Inga III devra être opérationnel en 2020. Laurent Essolomwa |