Opinion
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SoubresautsLundi 3 Novembre 2014 - 18:15 Ce qui se passe aujourd’hui au Burkina Faso confirme, s’il en était besoin, que l’Afrique est travaillée en profondeur par des forces contraires dont l’affrontement peut à tout instant plonger un pays dans le chaos. Relativement stable jusqu’à une date récente, notre continent se trouve confronté à un phénomène difficilement maîtrisable qui est celui de l’émergence : avec, d’un côté, un développement économique extrêmement rapide qui se traduit par des revendications sociales de plus en plus fortes et, de l’autre, la fragilité de régimes politiques qui ne savent pas comment contenir l’instabilité résultant de ces attentes. Si l’on regarde les évènements qui ont marqué les trente dernières années, on voit bien que peu nombreux sont les peuples qui ont su gérer de façon pacifique le passage du sous-développement à l’émergence. De l’Afrique du nord à l’Afrique noire, les crises n’ont cessé de se multiplier, engendrant des conflits internes auxquels l’éviction des dirigeants en place mettait rarement fin et provoquant des drames humains en série qui ne cessaient de s’aggraver. Le Libéria, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Centrafrique, la Libye, pour ne citer qu’eux ont démontré, sans discussion possible, que la marche vers le développement, si elle n’est pas maîtrisée au plan politique, a toutes les chances de générer le chaos. Comment concilier le progrès et la stabilité ? Comment faire en sorte que l’élévation du niveau de vie d’un peuple ne s’accompagne pas de troubles majeurs ? Comment assurer la paix interne d’une nation tout en veillant à ce qu’elle poursuive sa marche en avant ? C’est bien à ces questions désormais que les responsables politiques, mais aussi la société civile, doivent apporter des réponses crédibles. Alors que nous nous interrogeons, nous-mêmes Congolais, sur la modernisation de nos institutions, il est essentiel de replacer ce débat dans le cadre plus large de la sécurité collective. Les épreuves que traversent aujourd’hui bien des peuples amis sont là, en effet, pour démontrer qu’il n’est pas facile de concilier le progrès et la paix intérieure. Et c’est pourtant cette conciliation qui permettra à notre peuple de poursuivre, voire même d’accélérer, sa marche en avant. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |