Une ONG italienne appelle l’UA à sauver Meriam Ibrahim au SoudanMardi 3 Juin 2014 - 16:54 Chrétienne convertie, la jeune femme soudanaise est toujours sous le coup de la peine de mort prononcée par les tribunaux islamiques pour apostasie L’organisation non gouvernementale « Italians for Darfur » appelle à une plus grande mobilisation encore pour sauver Meriam Ibrahim, cette jeune femme soudanaise qui croupit en prison où, à tout instant, la peine de mort pourrait lui être appliquée. Pour l’organisation italienne bien impliquée dans la cause humanitaire au Soudan, au point où en est l’affaire, seule une intervention de l’Union africaine pourrait clarifier les choses en bien. Le Soudan a confirmé, avant de revenir sur cette annonce, que la jeune femme serait libérée. Une source a même ajouté que Meriam Ibrahim serait sans doute expulsée vers les États-Unis avec son mari qui est de nationalité américaine. Mais depuis dimanche Khartoum multiplie les signaux contradictoires, signes d’un embarras certain, soulignaient les observateurs mardi. Le pays du président Omar Hassan Al Bachir est pris en tenaille, avec d’un côté une montée de l’islamisme et de l’autre, le souci de ne pas ajouter des éléments supplémentaires à son dossier, lui qui fait déjà l’objet d’un mandat international émis par la Cour pénale internationale. « Les avocats de Meriam ont annoncé un nouvel appel, cette fois en direction de la Commission de l’Union africaine en charge des droits de l’homme pour tenter de garantir au plus tôt la liberté à leur cliente depuis qu’un fonctionnaire a indiqué, avant de se rétracter, que la prisonnière serait libérée dans les prochaines heures. » Le fait est que, dimanche, les autorités soudanaises ont nié avoir annoncé que la chrétienne serait rapidement libérée. Pour « Italians for Darfur », Antonella Napoli a rappelé que la commission de l’Union africaine pour les droits de l’homme, basée à Banjul en Gambie, se fonde sur le principe de la sauvegarde des droits de l’homme pour tout Africain. C’est donc le moment de jouer effectivement ce rôle. Coup d’épée dans l’eau, encore une fois, comme toutes les prises de position dans le monde (comme celle de M. David Cameron en Grande-Bretagne). On le saura dans les prochains jours. Née d'un père musulman, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a été condamnée à mort le 15 mai par une cour criminelle en vertu de la loi islamique en vigueur qui interdit les conversions. À 27 ans, elle a accouché la semaine dernière d'une fille en prison. Mariée à un chrétien et déjà mère d'un garçon de 20 mois, elle a également été condamnée à 100 coups de fouet pour « adultère », car selon l'interprétation soudanaise de la charia, « toute union entre une musulmane et un non-musulman est considérée comme un adultère ». Lucien Mpama |