Afrique : la France veut rester un « partenaire pertinent »

Mercredi 7 Juin 2023 - 12:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La France entend rester un « partenaire pertinent » en Afrique malgré  "les dicours anti-français », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en présentant, le 6 juin devant le Sénat, la politique étrangère de son pays en Afrique.

Alors que la population de l’Afrique, qui compte déjà 1,1 milliard d’habitants, devrait doubler d’ici à 2050 selon les Nations unies, la jeunesse africaine a lancé un défi à la France : « celui de nous renouveler, de changer notre manière de faire », a déclaré la cheffe de la diplomatie française, soulignant que Paris avait entendu le message des jeunes. Puis elle a rappelé la volonté de la France « de bâtir une relation nouvelle, équilibrée, réciproque » avec les pays d'Afrique. « C’est ainsi que la France restera un partenaire proche, pertinent dans ce continent appelé à occuper une position tellement centrale dans les équilibres du monde de demain », pense Catherine Colonna, qui n'a pas éludé « les vents contraires » et notamment « la diffusion de discours anti-français dans certains pays d'Afrique francophone ».

Au cœur de luttes d’influences internationales

Ces discours « sont pour partie liés à l'héritage de l'histoire, pour partie aux frustrations de la jeunesse, pour partie aussi à des entreprises hostiles, venant notamment de la Russie », a estimé Catherine Colonna. Le continent africain est au cœur de luttes d'influences internationales qui ont redoublé depuis l'invasion russe de l'Ukraine, en février 2022. Certains pays africains sont dépendants pour leur alimentation des importations de céréales de Russie et d'Ukraine. Moscou a multiplié ces dernières années les initiatives sur le continent, visant à se poser comme alternative aux anciennes puissances coloniales. « Rien n’est plus faux, et depuis longtemps » que de penser que les relations entre la France et ses partenaires africains vont de soi dans un monde « toujours plus concurrentiel », a également souligné la ministre. Elle est convaincue qu’ «avec une participation toujours plus importante du continent dans l’économie mondiale, ce sont des marchés à consolider ou à investir pour nos entreprises ». La France est le deuxième investisseur étranger en Afrique après la Chine. Et, en quinze ans, le nombre de filiales d’entreprises françaises a doublé sur le continent, de même que les investissements, a énuméré Catherine Colonna.

Quant au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, il a relevé qu'au fil du temps, les pays africains avaient « décidé de diversifier leurs partenariats » et de les « mettre en concurrence » y compris sur le plan de la défense. « Cela porte le défi d'être plus attractifs vis-à-vis de partenaires anciens avec lesquels nous sommes dans des relations affectives », a-t-il détaillé, rappelant aussi que le continent africain était « soumis aux tensions entre modèles autoritaires et démocraties de l’autre » et la nécessité de s’interroger sur le modèle qui convient. S’agissant de la menace terroriste, « elle est parfois plus fragmentée, plus diffuse, plus endogène, plus difficile à détecter et à renseigner », a dit Sébastien Lecornu.  

Noël Ndong

Notification: 

Non