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Mais où …

Jeudi 11 Septembre 2014 - 10:54

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Oui, où est donc passé Bernard-Henri Levy, cet intellectuel français aux cheveux soigneusement désordonnés et à la chemise blanche toujours impeccable, qui vint à Benghazi soutenir les miliciens libyens devant les caméras du monde entier, qui incarna du même coup la politique absurde de la France et de la Grande-Bretagne visant à abattre Mouammar Kadhafi et qui se terre maintenant que l’inévitable s’est produit avec la décomposition de l’État libyen ? Quand donc ce « bobo » du Quartier latin prendra-t-il conscience du fait qu’il incarne aux yeux de nous autres, Africains, un néocolonialisme qui ne dit pas son nom, mais qui est infiniment dangereux puisqu’il ne tient aucun compte des réalités de notre continent ?

À ces questions, il est évident que ni Bernard-Henri Lévy, ni le petit groupe d’intellectuels dont il fait partie et dont les médias français relaient complaisamment les inepties, ne répondront. Trop orgueilleux et convaincus de leur supériorité pour reconnaître les erreurs, voire même les crimes, qu’ils soutiennent publiquement, ils se tairont ou, pire encore, porteront leur attention sur d’autres zones de conflit afin de se retrouver sur le devant de l’actualité quitte à commettre de nouvelles et grosses bêtises. La preuve en est la position tout aussi absurde que Bernard-Henri Lévy vient d’adopter sur la crise ukrainienne et qu’il a exposée complaisamment dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Point.

Si nous évoquons ici le comportement de ce personnage, c’est parce qu’il reflète l’incapacité des dirigeants européens, et pas seulement des dirigeants français, à mesurer les effets dévastateurs de leur comportement à l’égard de l’Afrique. La preuve en est la décomposition de la Libye et la déstabilisation de la région du Sahel qui est devenue en quelques années une immense zone de non droit où tous les trafics, tous les extrémismes prolifèrent, menaçant non seulement l’Afrique au nord et au sud du Sahara, mais aussi l’Europe elle-même qui se montre incapable d’enrayer les dérives humaines provoquées par ses interventions anarchiques.

Que cela plaise ou non aux Occidentaux, l’Afrique ne sortira des pièges dans lesquels leur suffisance et leur incompétence l’ont plongée qu’en prenant elle-même son  destin en main. C’est-à-dire en bâtissant un système de prévention et de gestion des crises qui tient compte de ses propres réalités et non pas conçu par les théoriciens des anciennes puissances coloniales.

Voyons si les troubles actuels au Mali, en Centrafrique, au Nigéria, au Cameroun, au Soudan, en République démocratique du Congo vont nous convaincre enfin de ne plus laisser à d’autres le soin de panser nos plaies.

 

 

 

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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