Présidence de la BAD : le nom du nouveau patron sera connu ce jeudiMercredi 27 Mai 2015 - 19:45 L’élection du prochain patron de la Banque africaine de développement (BAD) est attendue ce jeudi 28 mai 2015 à Abidjan, au cours de l’assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs. Mais qui sont les huit candidats en lice? Depuis fin février dernier, le secrétariat exécutif de la BAD a traité et confirmé huit candidatures à la présidence de l’institution financière. Presque tous les espaces communautaires et régions du continent sont représentés : L’Afrique centrale notamment les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEECA), a présenté une candidature unique qui est celle du ministre tchadien des Finances et du budget, Bedoumra Kordjé. Lors du récent sommet des chefs d’Etat de la CEEAC le 25 mai dernier à N’Djamena, les dirigeants de la sous-région ont approuvé leur soutien au candidat tchadien. « La conférence des chefs d’Etat accueille très favorablement la candidature à la présidence de la BAD de monsieur Bedoumra Kordjé, ministre des Finances et du budget. Aucun ressortissant d’un Etat membre n’ayant occupé cette éminente fonction, aussi les Etats membres de la CEEAC apportent leur soutien total et indéfectible à la candidature de Bedoumra Kordjé », a annoncé au sortir des assises ce lundi 25 mai le secrétaire général de la CEEAC, Ahmad Allami. Cette bénédiction des dirigeants de la sous-région, intervient quelques jours après la confirmation de la candidature du ministre tchadien par les six pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cémac). Né le 1er Janvier 1952 , le ministre tchadien, a été successivement, secrétaire général à la Présidence de la République, ministre du Plan, de l’Economie et de la Coopération Internationale, avant de servir d’abord comme secrétaire général, puis vice-président, chargé des Services institutionnels de la BAD. Avec le soutien désormais des onze pays de la CEEAC, Bedoumra a toute sa chance de se placer en pole position. L’Afrique de l’ouest aborde ce processus continental en ordre dispersé, avec pour elle seule quatre postulants. Le Mali a positionné Birama Sidibé, un ancien haut cadre de l’institution africaine. Agé de 62 ans, Birama Sidibé est l’actuel vice –Président de la Banque Islamique de Développement. Il fut directeur général de Shelter –Afrique de 2006 à 2009, vice-président par intérim, directeur de la BAD de 1983 à 2006 et chef de la division OMVS de 1980 à 1983. Birama aurait bénéficié de l’allégeance de onze pays africains. La ministre capverdienne des Finances et du Plan, Cristina Duarte, défendra les Couleurs de son pays lors cette bataille électorale. Agée de 53 ans, elle occupe le portefeuille des Finances depuis dix ans, avec un bilan jugé positif et salué par la communauté internationale. L’ancienne directrice du Programme de développement du secteur privé et de la compétitivité, projet de la Banque mondiale, Cabo Verde, ex- vice-présidente et responsable des activités de banque de financement et d’investissement de Citibank, Angola, Cristina Duarte compte sur son actif politique et ses expériences sous régionales. Deux pays ouest africains de l’espace anglophone, peuvent aussi faire basculer les pronostics : le Nigéria le plus solide « bailleur » africain de la BAD est sur les starting-blocks, avec comme candidat le Dr Akinwumi Adesina, ministre de l’Agriculture et du développement rural. Avec ces 55 ans, ce candidat serait soutenu par la très puissante ex-directrice générale de la Banque mondiale. Le quatrième ouest africain en ordre de bataille, est le ministre Sierra léonais des Affaires étrangères et de la coopération, Dr Samura Kamara. Licencié en Sciences et spécialiste en économie Master-Doctorat, le Sierra léonais est le plus âgé tous les candidats en course. En Afrique, l’âge et l’expérience comptent aussi de ce genre d’exercice. Dans les rangs des Anglo-saxons, il y a le candidat du Zimbabwe, Thomas Z. Sakala, qui représente en même temps l’Afrique de l’est. Thomas Z. Sakala est un retraité de la BAD depuis octobre 2014. Agé de 50 ans, Sakala fut vice-président de la BAD, en charge des programmes pays et régionaux. Ce Licencié en es-économie, peut compter sur son mentor, le président Robert Mugabe qui assure concomitamment la présidence en exercice de l’Union africaine et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc). Mais ce dernier aura fort affaire à un autre candidat de la région, un Ethiopien. Le ministre de l’Economie et des Finances de l’Ethiopie depuis 1994, Ato Soufian Ahmed fait partie de l’équipe de choc de feu Meles Zenawi. Au cœur de toutes les grandes réformes qui ont transformé ce pays de 94 millions d’habitants. Sous son règne au ministère des Finances, l’Ethiopie a conduit des négociations importantes pour l’annulation de 67% de sa dette due au Club de Paris (2004), des accords avec la Banque mondiale et le FMI. Né le 10 mai 1958, Ato Soufian Ahmed, est titulaire d’un Master en Sciences, spécialité développement et planification économique. Enfin, la dernière candidature vient de l’Afrique du Nord, grâce au Tunisien Jalloul Ayed. Les 21% du capital de la BAD, détenus par l’Afrique du Nord permettraient au Tunisien de se placer devant tous les favoris. Les tractations visant la présidence sont assez complexes. Il faut surtout obtenir une double majorité. La première provient des 53 membres africains, et la deuxième devrait concerner les 77 pays membres continentaux. En effet, l’actionnariat de la BAD est réparti entre les 53 pays africains (60%) des actions de la banque et du même pourcentage en pouvoir de vote, et les 24 membres non-régionaux (Etats-Unis, Japon, Brésil, Arabie Saoudite, etc.), détiennent les 40% restants. Les 21% détenus par l’Afrique du Nord, Egypte comprise, peuvent aider la candidature du Tunisien Jalloul Ayed. Des compromis sont nécessaires pour parvenir à choisir le président de la BAD, surtout que le pouvoir de vote n’est pas uniforme pour tous les membres. Il est plutôt proportionnel au pourcentage d’actions détenues par chaque pays. En tout cas, le dernier mot revient au Conseil des gouverneurs de la BAD. Pour l’heure, tous les regards sont tournés vers la capitale économique de Côte d’Ivoire, Abidjan.
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