Afrique de l’Ouest : la CEDEAO souffle ses quarante bougies

Lundi 1 Juin 2015 - 13:00

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La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a célébré le 28 mai ses 40 ans d’existence sous le thème « une vision, un destin commun ». Au cours de cette commémoration, les 15 pays membres ont dressé le bilan des décennies d’expériences avant de se pencher sur les orientations nouvelles de l’organisation pour répondre à sa vocation.

Pour l’ensemble des pays membres, il s’agissait également de s’interroger sur les performances réalisées afin de s’assurer de l’expérience acquise et des leçons à tirer en vue de projeter l’avenir.

Pour marquer cette date, les États membres ont prévu, chacun, une série d’actions au plan national. C’est le cas au Burkina où les activités commémoratives ont été lancées le 21 mai dernier à Ouagadougou par le président de la transition Michel Kafando.

Dans son discours d’ouverture, le président de la transition Michel Kafando, par ailleurs ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale a déclaré que « si la CEDEAO est crédible et dynamique, c’est grâce à la volonté politique et à l’engagement renouvelé des États membres de la commission de cette institution et de tous les acteurs qui croient  en la capacité de cette organisation à construire une véritable locomotive pour renforcer le processus d’intégration en Afrique de l’Ouest ».

Dans cette optique, il a salué le processus de relecture des textes en cours afin d’être plus en phase avec les mutations au plan international et de créer un environnement politique, économique et social stable comme garanties du processus d’intégration économique et financière.

« La construction d’un espace sous-régional intégré connaît ces dernières années une évolution majeure qui requiert une plus forte implication des populations à la base. En effet, le nouveau paradigme énoncé dans la Vision 2020 de la CEDEAO qui prône le passage d’une CEDEAO des États à une CEDEAO des peuples invite les Etats membres à tout mettre en œuvre pour que les premiers bénéficiaires des acquis de l’intégration régionale que sont les populations soient au cœur du processus de modélisation et d’harmonisation de l’espace ouest-africain », a expliqué Michel Kafando.

Adoptée en 2007, la vision 2020 souhaite la mise en place d’une sous-région sans frontière, paisible, prospère et cohérente, bâtie sur la bonne gouvernance, et où les populations ont la capacité d’accéder et d’exploiter leurs énormes ressources par la création d’opportunités de développement durable.

De nombreux défis à relever

À sa création le 28 mai 1975, la CEDEAO s’est assignée pour principal objectif de promouvoir la coopération et l’intégration entre les États membres en vue de la mise en place d’une Union économique et monétaire pour favoriser la croissance économique et le développement de l’Afrique de l’Ouest, a rappelé son représentant-résident au Burkina Faso, Mohamed Diakité.

À ce jour, et selon les acteurs, l’organisation a de « nombreux » acquis à son actif au rang desquels, son expérience dans la résolution des crises et son engagement dans des opérations de maintien de la paix dans l’espace communautaire, la suppression des visas dans les quinze États membres, l’instauration du droit de résidence et d’établissement, la mise en œuvre du passeport biométrique CEDEAO, l’effectivité du tarif extérieur commun (TEC).

À cette liste, s’ajoute certains grands chantiers tels que l’autoroute côtière Lagos-Accra-Abidjan-Dakar, l’autoroute de désenclavement de l’hinterland sahélo-saharien, la boucle ferroviaire Abidjan-Ouaga-Niamey-Cotonou, le gazoduc ouest-africain et le pool ouest-africain de distribution d’électricité.

Cependant, l’organisation reste confrontée à de nombreux défis au regard de ce qui a motivé sa création. Sur ce, il faut œuvrer à ce que le processus d’intégration ait un impact plus significatif sur le développement des États afin d’améliorer les conditions de vie des populations.

« Pour cela, nous devons nous investir, sans réserve, pour renforcer la visibilité et la crédibilité du processus d’intégration », a évalué Michel Kafando avant de dresser la liste des challenges.

« Il s’agit de l’accélération du processus d’harmonisation des politiques macro-économiques, du développement du capital humain et des infrastructures économiques, du renforcement d’une approche régionale plus intégrée en matière de réduction de la pauvreté, de la consolidation de la paix, la stabilité politique et de la démocratie. À cela, s’ajoutent la création de la monnaie unique en 2020 et l’effectivité des droits reconnus en matière de libre circulation des personnes et des biens », a-t-il indiqué.

Yvette Reine Nzaba

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