Expo Milan 2015/Italie : Le Congo présente ses atouts économiques

Lundi 1 Juin 2015 - 17:30

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À Milan, et parmi plus de 130 pays participants et environ 20 millions de visiteurs, le Congo a une fois de plus levé le voile sur ses énormes potentialités dans le domaine agricole et, surtout, sur les « facilités » accordées à ceux qui désirent y investir dans divers domaines.

 Si le ton a été donné, lors de l’inauguration de son Pavillon, dans le cluster des céréales et tubercules, le 30 mai, c’est dans la salle des conférences de l’expo, deux heures plus tard,  que les différents tableaux ont été présentés.

« Le pays vient de loin, et les goulots d’étranglements ont été heureusement rayés, car le Président de la République a unifié le territoire et tous les chefs-lieux  sont reliés par les routes. Tous ont, ou presque, des aéroports », a lâché, d’entrée de jeu, le ministre Isidore Mvouba, chef de la délégation congolaise.

« Vous pouvez créer votre société en 48 heures ! »

Le climat des affaires a été amélioré ainsi que le bloc institutionnel qui l’entoure. Sans oublier l’internet à haut débit grâce à la fibre optique. Des atouts indéniables pour l’installation d’entreprises avec en toile de fond : le Plan national de développement dont l’agriculture et le secteur agroalimentaire constituent une priorité. Le ministre Raphael Mokoko, l’a bien souligné.

Pour investir au Congo, renchérit Adelaïde Mougany, rien de difficile. Un guichet unique a été créé. Il rassemble toutes les administrations qui concourent à la création d’une entreprise. « Vous pouvez créer votre société en 48 heures », précise la ministre qui évoque un environnement en cours d’amélioration avec la création, dans quelques semaines, de la Maison de l’entreprise. Des réponses à l’endroit d’un entrepreneur italien désireux de comprendre le secteur agricole congolais. Mais Isidore Mvouba qui fait office de modérateur tient au préalable à donner un chiffre. « Dans ce domaine nous avons besoin de l’expérience de l’Italie dont le secteur participe à 30% du PIB contre 7% au Congo. Nous avons presque les mêmes superficies, donc nous pouvons y arriver».

Prenant la balle au bond, le ministre de l’Agriculture et de l’élevage enchaîne sur les trois atouts qui peuvent attirer l’investissement dans ce secteur : les potentialités du Congo en termes géographiques, la volonté politique qui débouche sur les facilités accordées aux agriculteurs et une politique foncière qui intègre la mécanisation agricole. Rigobert Maboundou qui tient à persuader les potentiels investisseurs va plus loin, déclarant : « Pour encourager la viabilité des entreprises, le gouvernement accorde une exonération d’impôts sur les deux premières années ». 

Intervenant juste après, le ministre Bruno Itoua, en charge de la Recherche scientifique et de l’innovation technologique, a étalé les procédés scientifiques qui existent, au Congo, dans la transformation des produits agricoles. Même si, reconnaît-il, l’expertise congolaise a besoin d’être soutenue pour passer à la production à grande échelle.

« Nous avons la possibilité de faire du pain avec de la farine de manioc et la banane plantain. D’autre part, les itinéraires pour faire des jus de fruits à base de fruits locaux sont connus. L’Italie peut bien le faire. C’est ce que nous aimerions trouver ici, car les chercheurs congolais ont des propositions intéressantes », soutient-il, répondant à une inquiétude.

Autres secteurs épinglés : banques, énergie renouvelable et tourisme 

À une préoccupation d’un homme d’affaires italien sur le réseau bancaire congolais, le ministre Raphaël Mokoko se lâche. Le pays dispose d’un réseau de douze banques de type A. C’est-à-dire : des banques internationales. En s’adossant sur la Cobac, le Congo standardise ses indicateurs pour assurer une bonne gestion. Il a expliqué qu’en situation de surliquidité, les banques congolaises ne cherchent qu’à faire du crédit. Un chiffre pour illustrer ce propos : sur les 2300 milliards FCFA disponibles, seuls 1300 milliards sont « employés ».

Surfant sur l’assurance bancaire, un intervenant dans la salle s’est interrogé sur ce que faisait le Congo dans le domaine de l’énergie renouvelable. « Le Plan national de développement prévoit la construction des micros barrages avec la Chine. Mais si vous êtes preneurs, la porte vous est ouverte », a répondu Raphaël Mokoko.

Moins prolixe, le ministre du Tourisme et de l’environnement, Josué Rodrigue Ngouonimba, s’est contenté d’orienter l’auditoire vers les parcs connus comme Odzala, Nouabalé-Ndoki, Conkouati, etc, arguant sur les 170 km de côte pour le tourisme balnéaire. Le Congo, a-t-il informé dans le cadre de l’assainissement de l’environnement, gère annuellement 2,8 millions de tonnes de déchets. « Leur traitement est indispensable », conclut-il pour attirer l’investissement dans ce secteur.

 Les Congolais consomment plus de 80% de produits importés

Ministre pilote de la participation congolaise à l’exposition universelle de Milan 2015, Claudine Munari, en charge du Commerce et des approvisionnements, est allée sur deux fronts pour asseoir son intervention. Faisant un plaidoyer sur l’indépendance alimentaire qui est, selon elle, la clé de tout processus de développement, elle a appelé au savoir-faire italien pour aider le Congo à rehausser le cap et baisser ses importations.

« Le Congo importe plus de 80% de ce qu’il consomme », souligne-t-elle. Pour renverser la tendance, il faut penser à un soutien conséquent des PME qui existent mais qui n’ont pas atteint leur vitesse de croisière. L’amélioration du secteur alimentaire peut, par ailleurs, contribuer à résoudre la question de chômage avec la création d’entreprises agro-alimentaires.

Le forum s’est poursuivi avec des rencontres B to B, entre ministres congolais et investisseurs européens abreuvés à la richesse du Congo. Le clin d’œil de Paul Obambi, président de la Chambre du Commerce de Brazzaville, qui a résumé la success-story de Villarecci, entreprise italienne désormais l’une des plus grandes au Congo dans le BTP, avec la construction à Brazzaville des tours jumelles, a davantage convaincu les patrons italiens et européens.

Il faut maintenant compter sur les retombées…

 

Quentin Loubou et Lucien Mpama, envoyés spéciaux à Milan

Légendes et crédits photo : 

Le Congo à l'honneur à l'Expo Milan 2015 / Photo DR

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