Agriculture africaine : le président de la Bad ambitionne de nourrir l’Afrique et le monde en libérant son potentiel agricole du continent

Mercredi 28 Octobre 2015 - 13:26

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Lors de son discours d’intronisation à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina avait parié sur l’action de l’institution en faveur du monde agricole. A Dakar, vient de se tenir une conférence de haut niveau sur  l’agriculture et l’agro-industrie intitulée « Nourrir l’Afrique », il a joint l’acte à la parole, en réunissant des experts de haut niveau du secteur agricole pour imprimer une nouvelle dynamique au secteur agricole africain

 « La sécurité la plus importante est celle du ventre », a rappelé Akinwumi Adesina, donnant priorité à la sécurité alimentaire. Puis il a énuméré le potentiel agricole de l’Afrique qui dispose de « 65% des terres arables en jachère dans le monde, qui pourraient répondre aux besoins alimentaires de 9 milliards de personnes sur la planète d’ici à 2050 ».

« Il n’y a pas de marché au monde où se vend le potentiel », a-t-il dit. Ensuite il a invité les dirigeants africains à libérer ce potentiel pour le transformer en produits concrets.

Matata Ponyo Mapon fustige les procédures des bailleurs de fonds

Le Premier ministre de la RD Congo, Matata Ponyo Mapon, a fustigé les procédures complexes mises en place par les bailleurs de fonds pour le financement de l’agriculture. Citant le cas des parcs agricoles de la RD Congo lancé récemment, il a déclare : « si on devait suivre les procédures mises en place par ces bailleurs de fonds, on en serait encore aux études de faisabilité. Ne considérons pas que le temps nous appartient. Il est même notre meilleur ennemi. Nos populations attendent des résultats concrets et pas des discours».

Le président sénégalais, Macky Sall,  a salué l’initiative et justifié son bien-fondé, convaincu que « si tous les maillons de la chaîne sont mis en relation, alors nous aurons les moyens de notre autosuffisance».

Plan d’action pour la transformation de l’agriculture en Afrique

Dans le plan d’action, le directeur général de la Bad a mis l’accent sur :

  • La multiplication des programmes de nutrition à travers tout le continent, pour mettre un terme à la malnutrition et la faim, impliquant la mise  en place « d’un partenariat stratégique avec l’Initiative alimentaire pour l’avenir du président Obama, l’initiative « Grow Africa » du Forum économique mondial, « Big Win Philanthropy », la FAO, « Scaling Up Nutrition », le PAM, la Fondation Bill and Melinda Gates[…] et avec le secteur privé, l’objectif étant d’adopter une approche innovante en matière de lutte contre la malnutrition » ;
  •  la transformation rapide de l’agriculture sur l’ensemble de continent, grâce à l’amélioration de la productivité agricole.
  •  un partenariat étroit entre la Bad, la  Banque mondiale et les partenaires au développement, pour veiller à ce que la recherche et le développement tout au long des chaînes de valeur bénéficient de financements accru ;
  • le développement des zones agro-industrielles et des corridors routiers, l’objectif étant d’accélérer les investissements dans l’infrastructure intégrée, en vue d’améliorer la compétitivité de l’Afrique en matière de transformation et de valeur ajoutée des produits agricoles ;
  • l’accroissement du financement commercial en faveur de l’agriculture, en instaurant une Facilité africaine de partage des risques du secteur agricole, afin de réduire les risques de la chaîne de valeur financière et les risques des chaînes de valeur agricoles sur le continent ;
  • le lancement d’une initiative de mesures correctives en faveur des femmes en Afrique avec au bout  la mobilisation de 3 milliards de dollars de financement en faveur des femmes agricultrices ;
  • l’appui des pays africains pour qu’ils aient accès aux financements climatiques dont ils ont besoin, afin de leur permettre de s’adapter au changement climatique. La Bad triplera ses financements consacrés au climat d’ici à 2020 et les augmentera de 5 milliards de dollars par an ;
  • la mise en place des obligations de la diaspora pour l’agro-industrie, en vue de titriser les flux de transferts pour les investissements dans l’agriculture et l’agro-industrie africaines ;
  • l’accélération du déploiement de financements en faveur de l'agriculture et de l'agro-industrie, via des fonds de placement privés, et la mobilisation des fonds souverains et des fonds de pension, afin de soutenir les besoins de financement à long terme du secteur agricole, en particulier l'indispensable développement des infrastructures…

Les ministres des Finances affirment qu’il est possible de financer la transformation agricole via les emprunts commerciaux est une option à envisager. Ce qui étendrait la gamme de produits fabriqués sur le contient et aboutirait ainsi à une transformation du secteur agricole africain.

Lors de la cérémonie de clôture, Akinwumi Adesina a déclaré : « cette conférence a créé dses synergies nécessaires pour des partenariats efficaces qui nous permettent d’atteindre notre objectif de nourrir l’Afrique. Nous pouvons le faire et nous le ferons ! Nous nourrirons l’Afrique, nous nourrirons le monde ».

Noël Ndong

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