Michaël Jean : « Il faut abattre les barrières qui cloisonnent l’espace francophone »Jeudi 29 Octobre 2015 - 10:20 Paris a accueilli la 2ème édition du Forum économique de la Francophonie (FEF) le 27 octobre sous le thème « appel à l’action ». Ce concept était le crédo de la campagne de la secrétaire générale actuelle de l’OIF, Michaëlle Jean. Michaëlle Jean a ouvert le Forum en présence nombreux chefs d’État africains, notamment le Sénégalais Macky Sall, le Gabonais Ali Bongo, le Malgache Héry Rajaonarimampianina, et du Premier ministre belge Charles Michel, du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, de plusieurs chefs d’entreprise. La mobilité, le numérique, la jeunesse et les femmes, étaient au cœur des échanges. L'heure est au maillage de la Francophonie Michaël Jean a estimé qu’il fallait multiplier ce genre de rencontres pour développer la Francophonie économique. « Ces rencontres comme ce Forum doivent se renouveler pour entretenir le réseau, le maillage de la Francophonie », a-t-elle déclaré. Pour elle il n’y a aucune raison que la Francophonie ne réussisse pas son projet économique, estimant qu’il fallait aussi prendre en compte les attentes de la jeunesse, lui donner de meilleures perspectives d’avenir, en développant notamment la culture entrepreneuriale. Selon elle, il faut aussi permettre une meilleure « mobilité des capitaux et abattre les barrières qui cloisonnent l’espace francophone ». Tous ceux qui se sont succédé à la tribune ont plaidé pour la mobilité, condition sine qua non de la réussite d’une Francophonie économique. Ils ont indiqué que l’échange au sein de la Francophonie se fera par le mouvement, la libre circulation des biens et des services, mais aussi par la mobilité des acteurs de l’échange, où les hommes et femmes d’affaires de l’espace francophone peuvent s’y mouvoir sans obstacles indus. C’est l’essence même de la francophonie des valeurs. Et c’est une des conditions de réussite de la Francophonie économique, ont-ils soutenu. Ali Bongo, avocat de la jeunesse Ali Bongo Ondimba a eu des mots justes. Il a insisté sur la place concrète de la jeunesse, l’apport des dirigeants des pays francophones « au-delà de la beauté de la langue française ». Il s’est engagé à contribuer financièrement si une stratégie était mise place en leur faveur. Il s’est réjoui de la présence du secteur privé pour soutenir les politiques d’éducation et de formation. Car « il n'y a rien de pire que d'être diplômé et de ne pas trouver d'emploi », a-t-il dit. Pour le président gabonais, « le développement de l'Afrique doit se faire avec nous, par nous, et tel que nous le souhaitons ». Il a appelé au rapprochement des hommes d’affaires du Nord et ceux d’Afrique. Macky Sall demande de « passer des engagements aux actes » Macky Sall a décrit ses contours d’une Francophonie économique après avoir mis en évidence des forces de cet espace riche de ses 900 millions d’habitants et ses 20% dans les échanges mondiaux de poser la « question centrale de l’énergie, au coeur de l’économie et du changement climatique ». Il appelé à tenir compte des besoins de croissance et de compétitivité, en particulier pour les pays en développement. Il a souhaité que la conférence de Paris « aide à réussir cette transition, mais en prenant en compte la situation spécifique de la jeunesse et des femmes comme acteurs de développement ». « Voilà les fondamentaux de la Stratégie économique pour la Francophonie sur laquelle nous-nous sommes engagés au Sommet de Dakar. Ajoutant de passer des engagements aux actes », a-t-il rappelé. La francophonie économique rime avec numérique Le secteur numérique a été jugé le plus prometteur, grâce aux contenus francophones, dus à l’explosion du nombre de locuteurs français en particulier en Afrique. La planète comptera près de 800 millions de francophones en 2050, et la demande liée aux services informatiques, culturels ou commerciaux en langue française devrait augmenter de façon exponentielle. Certains intervenants ont mis l’accent plutôt le développement des incubateurs de start-up francophones, pour permettre de rattraper les retards et de donner un sens à l’OIF. Le cofondateur et PDG de Viadeo, Dan Serfaty l’a confirmé : « la production de contenus en français est un secteur très porteur». Tous les intervenants ont souligné l’atout que constitue l’Afrique. Pour le banquier Mathieu Pigasse « l’utilisation de ce bassin linguistique (le français) est l’équation de demain pour nous tous, médias ou fournisseurs de services ». Il a annoncé son intention de développer des antennes africaines de la station FM musicale Radio Nova. Le prochain sommet de la Francophonie, au niveau des chefs d’État ou de gouvernement, se tiendra en 2016 à Madagascar et pourrait se doubler d’un 3ème forum d’investisseurs et de patrons. Noël Ndong Notification:Non |