Italie : nouveau gouvernement ou élections anticipées ?

C’est désormais fait : M. Matteo Renzi a expédié les dernières affaires qui conditionnaient son départ effectif de la primature mercredi et remis sa démission au président de la République, Sergio Mattarella, en soirée. Jeudi après-midi le président qui, de par la Constitution, n’a qu’un rôle mineur d’ordinaire, a retrouvé tout son poids d’arbitre de la nation. Il a ouvert une série de consultations dont il va tirer la décision finale. L'alternative qui se présente est, soit nommer un nouveau Premier ministre chargé de former un gouvernement technique, soit repartir aux urnes pour dégager une nouvelle majorité politique.

En homme de parole et de décision, le Premier ministre sortant, Matteo Renzi, avait tiré dimanche la conclusion qui découlait du massif rejet de sa réforme constitutionnelle par les Italiens. Il avait aussitôt annoncé sa démission mais lundi, le président Mattarella lui a demandé de la surseoir, le temps de faire voter son projet de budget 2017. Ce qu’il a littéralement fait au pas de course, dans un parlement où le Sénat n’avait qu’à suivre l’avis positif déjà obtenu à l’Assemblée.

Alors, que va choisir le président italien ? Appeler une personnalité consensuelle pour former un nouveau gouvernement en attendant d’aller au vote, où anticiper cette échéance et aller aux urnes tout de suite ? Des noms de successeurs possibles à M. Renzi s’étalent à la Une des journaux : de Pietro Grasso, le président du Sénat à Paulo Gentiloni, ministre des Affaires étrangères ou même le ministre du développement économique, Carlo Calenda. Le Parti démocratique (PD), la formation de M. Renzi qui détient la majorité des élus au Parlement, souhaiterait un gouvernement d’union nationale. Mais l’opposition ne semble pas vouloir adhérer à cette idée. Donc, wait and see.