Diplomatie : Entre les Etats-Unis et Cuba, le mur est tombé

Samedi 30 Mai 2015 - 15:45

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Après des décennies de tensions héritées de la Guerre froide, les Etats-Unis et Cuba ont engagé depuis peu un rapprochement spectaculaire. Les deux pays ont promis le rétablissement de leurs relations diplomatiques et une plus grande coopération économique. Le 30 mai, Washington a décidé de retirer la Havane de la liste noire des pays qui soutiennent le terrorisme.

« Le secrétaire d’Etat (John Kerry) a pris la décision finale d’abroger la désignation de Cuba comme un Etat soutenant le terrorisme, de manière effective aujourd'hui le 29 mai 2015 », a annoncé l'administration américaine.

Cette décision, attendue depuis que le président Barack Obama s’y était dit favorable au mois d’avril, marque un tournant dans le rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba. C’est une étape qui ouvre la voie à un échange prochain d’ambassadeurs entre les deux pays, perspective inimaginable il y a plusieurs mois.

Peu avant, le président cubain Raul Castro avait clairement indiqué que dès que cette accusation serait levée, des ambassadeurs pourraient être nommés dans les deux capitales.

Cuba figurait sur cette liste noire depuis 1982, aux côtés de la Syrie, du Soudan et de l’Iran. L’administration Reagan l’y avait placée pour le soutien de la Havane à l’organisation séparatiste basque, ETA.

Des personnalités politiques de l’UE sur une liste noire

Pendant que les Etats-Unis décident de retirer Cuba de la liste noire, la Russie, une autre grande puissance ouvre la sienne contre les membres de l’Union Européenne.

En effet, Moscou a émis une liste de 89 hommes ou femmes politiques qui sont aujourd’hui indésirables sur le sol Russe. Cette liste a été communiquée le 29 mai aux ambassades occidentales à Moscou. Cette situation est une nouvelle conséquence de la crise en Ukraine et des tensions entre la Russie et l’Europe sur ce sujet.

C’est le premier ministre néerlandais, Mark Rutte qui a révélé que Moscou a dressé une liste de personnalités politiques européennes en réaction aux sanctions et interdictions d’entrée sur le territoire européen prononcées à l’endroit de la Russie à la suite de l’annexion de la Crimée, en mars 2014, et pour son rôle dans la crise ukrainienne. Au total, 89 personnalités politiques européennes figurent sur la liste selon Bruxelles.

L’ambassadeur russe auprès de l’UE, Vladimir Tchijov, a confirmé l’existence de cette liste, tout en précisant qu’il ne s’agissait « pas de dirigeants ou de hauts responsables des pays ». « Une telle liste existe vraiment. Et personne n’y a été placé par hasard », a-t-il déclaré.

Une porte-parole de la diplomatie de l’Union européenne a déclaré que la Russie avait refoulé plusieurs responsables politiques européens ces derniers mois, mais avait jusqu’à présent refusé de communiquer la liste des personnes visées.

Le ministère allemand des Affaires étrangères a demandé à la Russie de rendre la liste publique. « L’Union européenne et le gouvernement allemand sont en contact étroit avec la Russie et exigent la transparence. Les personnes qui figurent sur cette liste doivent immédiatement le savoir. Elles ont le droit de connaître les raisons de leur interdiction d’entrée en territoire russe et de déposer des recours », a-t-il souligné.

Le Premier ministre belge, Charles Michel et son ministre des Affaires étrangères Didier Reynders ont quant à eux demandé aux autorités russes de revoir cette interdiction.

Yvette Reine Nzaba

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