Assainissement : reprise de la chasse aux vendeurs à la sauvetteJeudi 13 Mars 2014 - 17:45 Tous ceux qui s’hasardent à exercer leur petit commerce sur le trottoir ou encore à des endroits inappropriés ont subi la rigueur de la loi imposée par l’inspecteur général de la police. La police a intensifié depuis ce jeudi 13 mars la traque des vendeurs à la sauvette qui pullulent sur les différentes artères de Kinshasa. Après un moment de répit qui a fait croire à un relâchement, l’inspection provinciale de la police a repris la chasse aux vendeurs de rue. Dès le matin à travers les carrefours de la ville où campent la plupart de ces vendeurs occasionnels, on pouvait apercevoir des colonnes de policiers les pourchassant. Du Rond-point Ngaba à Kintambo Magasin en passant par la place Victoire et d’autres points chauds de la ville, le désarroi était à son comble chez ces vendeurs qui ont vu leurs articles être confisqués ou au pire, être simplement renversés. À la vue des policiers, la débandade gagnait du terrain. Des hommes et des femmes allaient dans tout le sens, fuyant les hommes en uniforme lancés à leurs trousses. Ces derniers, sans le moindre état d’âme, piétinaient, renversaient et balançaient tout ce qui était à leur portée au grand désenchantement des vendeurs dont certains ont vu tout leur capital voler en éclats. « Les policiers m’ont violentée et ont renversé mon étalage avec tout ce qu’il y avait. Tout ce que j’avais investi comme fonds dans mon petit commerce a volé en éclat. Je ne sais plus quoi faire », s’est lamentée une vendeuse de pains sur la place UPN. Vendeurs des cacahouètes, de téléphones portables, tenanciers des restaurants de fortune et autres marchands d’eau en sachet, tous sont passés à la trappe. Tous ceux qui se sont hasardés à exercer leur petit commerce sur le trottoir ou encore à des endroits inappropriés ont en effet subi cette rigueur de la loi imposée par l’inspecteur général de la police qui tient à voir Kinshasa débarrassée de ce type des commerçants. Au centre-ville, l’effet produit par cette action coup de poing était perceptible en début d’après-midi. La chaussée était désormais libre et dégagée. Les tenanciers des magasins qui ont tendance à exposer leurs articles le long de la chaussée ont été obligés de les replacer à l’intérieur de leurs locaux. S’il est vrai que la reprise de cette action entre dans le cadre du suivi et d’exécution de la décision prise par l’autorité provinciale de la police, l’on déplore cependant les dérapages qui l’auront émaillée du fait de l’activisme des policiers dont certains sont allés au-delà des limites en saccageant tout ce qui était à leur passage. Pour de nombreux Kinois, tant que l’environnement socioéconomique demeurera toujours délétère avec un nombre grandissant de chômeurs, cette action est vouée à l’échec dans une ville de Kinshasa où les gens vivent au jour le jour.
Alain Diasso |