Paris : le CRAN appelle à la mobilisation pour le 10 mai

Mardi 6 Mai 2014 - 14:00

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Le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) organise le samedi 10 mai à Paris, place de la Sorbonne, une matinée de mobilisation à l'occasion de la journée de commémoration de l'esclavage et de son abolition instituée en France depuis 2006

Le samedi 10 mai de 9h à 12h, le CRAN co-organise avec le Comité du 10-Mai et les syndicats Sud solidaires et la CGT, un rassemblement à l'occasion de la journée de commémoration de l'esclavage et de son abolition. L'organisation entend porter l'accent sur la question des réparations liées à l'esclavage et à la traite négrière que la France, par la voie de sa représentation nationale, avait reconnus comme un crime contre l'humanité le 10 mai 2001, suite à l'adoption de la loi dite Taubira. La loi porte en effet le nom de l'actuelle ministre de la Justice française, qui avait défendu ce texte devant le Parlement alors qu'elle était députée de la Guyane en 2001. 

La commémoration sera ponctuée de discours mais aussi de déclamations poétiques, de slam et présentera une exposition sur l'esclavage. Elle sera clôturée par une conférence de presse au cours de laquelle les responsables du CRAN feront le point sur les actions judiciaires en cours contre les institutions et entreprises françaises ayant profité de la traite négrière et de l'esclavage. Sera évoquée, entre autres, la plainte déposée contre la société Spie Batignolles, survivance de la compagnie qui a réalisé les travaux de construction de la ligne du chemin de fer Congo-Océan en ayant massivement recours au travail forcé, dont le procès doit s'ouvrir le 4 juin prochain. La conférence de presse sera également l'occasion d'annoncer d'autres actions en direction d'institutions financières ou de grandes familles françaises qui se sont enrichies grâce à la traite transatlantique.

La traite négrière, abolie en France en 1815, s'est poursuivie de façon illégale jusqu'à l'abolition de l'esclavage dans le pays et ses colonies en 1848. On estime à quinze millions le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants victimes de la traite transatlantique des esclaves qui a perduré plus de quatre cents ans (du XVe au XIXe siècle). Plus de deux millions de personnes ont été embarquées depuis le port de Loango par les Portugais, les Hollandais, les Français et les Anglais vers, notamment, le Brésil, le Vénézuéla, le sud-est des États-Unis (Louisiane et Virginie),  Saint-Domingue et Cuba.

Rose-Marie Bouboutou