Banque mondiale : pour Mohamadou Hayatou, le secteur privé congolais est encore embryonnaire et fractionnéMardi 13 Mai 2014 - 19:05 Ce constat a été formulé hier, le lundi 12 mai, à l’occasion d’un point de presse dans les locaux du Chemin de fer Congo Océan (CFCO), animé par Mohamadou Hayatou, spécialiste en développement du secteur privé à la Banque mondiale, en charge du Projet d’appui à la diversification économique (Pade) Pour l’orateur, il n’y a pas très longtemps qu’on a commencé de parler véritablement d’un secteur privé congolais. Parce que depuis plusieurs années, l’économie de la République du Congo était basé sur un modèle qui n’était pas focalisé sur le secteur privé. Le secteur informel congolais est certes dynamique, mais il a besoin d’un encadrement, pour être bien défini afin de jouer pleinement son rôle dans l’économie nationale et dans la création d’emplois. « À ma connaissance, 80% compose le secteur informel congolais, un secteur embryonnaire et fractionné. La contribution du secteur privé congolais hors pétrole est de 5% du Produit intérieur brut (PIB) et il n’y a jamais eu d’évaluation complète ou de monographie du secteur privé congolais. Actuellement il existe trois volets qui composent ce secteur, notamment le secteur privé congolais expatrié, formel et émergeant. Dans le cadre du Projet d’appui à la diversification économique (Pade), une étude dénommée Revue stratégique et tactique qui couvre les recommandations et tous les aspects du secteur privé congolais, est en train d’être finalisée par la Banque mondiale », a-t-il déclaré. Ainsi selon ce projet, l’économie de la République du Congo bien qu’ayant enregistré une croissance positive, reste principalement dépendante du secteur pétrolier, peu productif d’emplois et dont les retombées économiques sont limitées. Le faible niveau des investissements privés témoigne du peu de poids que pèse ce secteur privé dans la croissance du pays. Le Congo devrait exploiter ses avantages comparatifs, liés à sa position géographique et à ses richesses naturelles afin de promouvoir une croissance non liée au pétrole. Les secteurs à fort potentiel de croissance identifiés par l’État comprennent les transports, l’agro-industrie, l’industrie forestière et l’exploitation minière. Le Pade est un projet de la Banque mondiale, composé des activités en rapport avec : l’amélioration du climat des affaires, incluant un appui au haut conseil du dialogue public-privé ; l’amélioration du classement Doing Business et le développement des Zones économiques et sociales (ZES) ; l’appui au développement des PME et à la promotion des investissements ; le développement des chaines de valeur et l’appui à la reforme de l’assistance technique du Chemin de fer Congo Océan (CFCO) ; la coordination et la gestion du projet. Ce projet est officiellement entré en vigueur en septembre 2011. Son objectif est d’aider le gouvernement de la République dans son programme de diversification de l’économie nationale dans les secteurs hors pétrole, en mettant en place un programme de promotion des investissements des secteurs jugés porteurs de croissance, en dehors de celui du pétrole.
Séverin Ibara Légendes et crédits photo :Photo Adiac : Mohamadou Hayatou pendant sa conférence de presse. |