Interview. Joachim Tchissambou M’Boundou : « Les enjeux financiers de l'Asecna seront examinés lors des prochaines réunions statutaires à Brazzaville »Samedi 1 Juillet 2023 - 17:15 Du 17 au 21 juillet prochain se tiendront à Brazzaville les assises de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). En prélude à cet événement, Les Dépêches de Brazzaville se sont entretenues avec le représentant de cette agence auprès de la République du Congo, Joachim Tchissambou M’Boundou.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Monsieur le représentant, l’Asecna fait partie des organisations essentielles pour le grand public. En dépit du fait de sa situation géographique à l’aéroport international Maya-Maya de Brazzaville et de l’estampillage sur les camions incendies, elle semble apparemment être bien distante du grand public. Joachim Tchissambou M’Boundou (J.T.M’B.) : Etes-vous sûr que l’Asecna semble apparemment être bien distante du grand public ; une agence qui existe depuis le 12 décembre 1959 ? Elle est très connue par la population congolaise du plus vieux au plus jeune, puisqu’elle organise chaque année un concours de l’Eamac et de l’Ersi en vue de sélectionner les nouveaux cadres de l’agence. En effet, l’Asecna est un établissement public international régi par la convention de Dakar révisée en 2010, disposant d’une personnalité juridique et jouissant de l’autonomie financière. C’est le 12 décembre 1959 que les pères fondateurs de l’Agence, réunis dans la ville de Saint-Louis, au Sénégal, ont eu l’ingénieuse idée de fédérer plusieurs États africains et la France au sein d’une institution technique, aux fins de la gestion de leurs espaces aériens pour ainsi y assurer la sécurité de la navigation aérienne dans un cadre concerté, en harmonie avec le reste de la communauté aéronautique internationale. Ce modèle, unique dans le monde de gestion coopérative des espaces aériens de plusieurs pays, a fait de l’Asecna un instrument majeur de coopération technique et institutionnelle Sud-Sud et Nord-Nord réussie. Aujourd’hui, l’Asecna constitue l’un des meilleurs fournisseurs de services de navigation aérienne dans le monde et l’espace aérien qu’il gère (16,1 millions km2, soit à peu près une fois et demie la superficie de l’Europe) est l’un des plus sûrs. L.D.B. : Quelles sont les missions assignées au représentant de l’Asecna en République du Congo ? J.T.M’B. : Par délégation et sous l’autorité du directeur général de l’Asecna, son représentant auprès de la République du Congo est chargé de mettre en œuvre, dans les conditions et suivant les modalités fixées par la convention relative à l’Asecna, la politique de l’Agence dans les domaines de la navigation aérienne, de la météorologie, des télécommunications aéronautiques, de la maintenance des équipements, matériels et installations, des approvisionnements et achats locaux ainsi que de l’exécution et du suivi des activités administratives, financières, comptables et sociales qui lui sont confiées, d’une part, et de représenter l’Asecna en République du Congo auprès de laquelle elle est accréditée, d’autre part. En outre, le représentant contribue à la conception, à l’élaboration et à la mise en œuvre des orientations stratégiques du directeur général. L.D.B. : Quel est actuellement l’état de santé financier de l’Asecna ? J.T.M’B. : L’Asecna est bâtie sur trois piliers : la solidarité qui cimente l’engagement des États à mettre en commun leurs moyens pour mieux gérer collectivement leurs espaces aériens, des ressources humaines de qualité et la quête permanente de l’excellence à travers l’innovation technologique. Forte de 63 ans d’expérience, l’Asecna est devenue une référence dans le monde de l’aéronautique. Pour preuve, ses performances lui ont valu l’obtention en 1972 du prix Edward-Warner, la plus haute distinction mondiale en matière d’aviation civile. Les enjeux financiers seront examinés lors des prochaines réunions statuaires du 17 au 21 juillet à Brazzaville, au grand hôtel de Kintélé. L.D.B. : Pourquoi avoir mis en service le Centre régional de la navigation aérienne (CRNA) et quel rôle doit-il jouer ? J.T.M’B. : Le CRNA est mis en service pour l’amélioration des conditions de travail en vue de rendre plus efficaces les services de la navigation aérienne. Le CRNA de Brazzaville est chargé d’assurer, au niveau du Centre de contrôle régional, la sécurité et la régularité de tous les vols à l’approche et dans la région d’information de vol appelé FIR de Brazzaville ; l’accompagnement des structures spécialisées pour les recherches et le sauvetage. Au niveau du Centre de formation, la qualification et l’intégration du personnel ATS, la formation qualifiante et les contrôles de compétence ainsi que le maintien des qualifications du personnel ATS ; l’élaboration et la mise à jour de la documentation liée à la formation. Au niveau du Bureau Notam international, la publication de l’information aéronautique dynamique et la coordination avec les informateurs locaux des centres de sa zone de responsabilité. Au niveau des Télécoms, la gestion des fréquences, des réseaux de télécommunications et la transmission des messages RSFTA/SMT nécessaires à la sécurité de la navigation aérienne, l’acheminement sûr et rapide des messages NA et MET, conformément aux recommandations de l’Organisation de l'aviation civile internationale, de l’Organisation météorologique mondiale et de l’IUT. L.D.B. : Quels seront les temps forts des assises de l’Asecna à Brazzaville ? J.T.M’B. : Il y aura trois temps forts, à savoir la 151e session du Comité d’administration qui aura lieu le 19 juillet ; la 72e session du Comité des ministres qui se tiendra le 21 juillet et la soirée de gala. Notons tout de même que le 27 avril dernier, le directeur général de l’Asecna, Mohamed Moussa, a été reçu en audience par le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso. Il lui avait rendu compte de la situation de l’Agence. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :1-Le représentant de l’Asecna auprès de la République du Congo / Adiac
2-L’enseigne de l’Agence / DR
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