Primature : les défis économiques attendent Judith Suminwa Tuluka

L'on attend de la cheffe du gouvernement des solutions idoines aux problèmes qui minent l'économie congolaise et freinent sa croissance. Si la République démocratique du Congo (RDC) est classée dans le top 10 des économies africaines à plus forte croissance en ce début d'année, ceci n'est que théorique. Cette évaluation de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique est sans commune mesure avec les réalités du terrain. Le pays patauge encore dans les méandres d'une inflation élevée oscillant autour de 20 % avec, en sus, une hausse généralisée des prix des biens et services sur le marché. Une situation dont les effets sont ressentis dans le panier de la ménagère au grand désenchantement de nombreuses familles. Celles-ci ont vu leur pouvoir d’achat s'effriter à la suite notamment de la dépréciation continue du franc congolais face au dollar américain.

Dans un contexte économique des plus instables, Judith Suminwa Tuluka devra faire preuve d'imagination, notamment pour maximiser les recettes publiques tout en maîtrisant le flux réel d’échange, quitte à assurer la transparence et la traçabilité dans la collecte des fonds. L’autre défi de taille est la relance du tissu industriel, fer de lance du développement de la RDC. Sur ce créneau, la cheffe du gouvernement devra batailler dur pour améliorer la connectivité du pays et corriger le déficit d’infrastructures routières. Ceci devrait faciliter l’acheminement de la production agricole excédentaire du Congo profond vers les grands centres de consommation. Il s'agira de réduire ostensiblement la dépendance de la RDC vis-à-vis de l’industrie extractive, une des causes de la faiblesse structurelle de son économie.

De la sorte, un point d'honneur devra être fait sur le projet de diversification économique pour accélérer la croissance, la création d'emplois et la réduction de la pauvreté. De l'assainissement du climat des affaires à la mise à terme de la multiplicité des taxes dont se plaignent beaucoup d’opérateurs économiques, en passant par l'effectivité de la rétrocession de 40% des recettes aux provinces, etc., autant dire que rien ne sera facile pour Judith Suminwa Tuluka.