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Mieux vaut en prendre conscience …

Samedi 21 Septembre 2024 - 18:09

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L’incroyable implosion des bipeurs et des talkies walkies qui s’est produite au Liban en fin de semaine dernière a provoqué une crise stratégique qui dépasse de loin, de très loin,  le conflit entre Israël et le Hezbollah  pro-iranien.  Préparée de longue date par Israël et déclenchée d’une façon telle que personne ne pouvait l’imaginer, elle a démontré que le pire peut à tout instant se produire au Proche et au Moyen-Orient dès lors que l’Etat juif sent son existence menacée par les milices chiites. Et mieux vaut en prendre dès à présent conscience, car la dérive militaire provoquée par l’affrontement entre Israël et l’Iran pourrait gagner très vite le champ nucléaire en générant une crise de dimension planétaire que personne ne sera capable de prévenir et de gérer.

Dès lors en effet que Benyamin Netanyahou, sa majorité parlementaire et l’armée israélienne auront le sentiment - si ce n’est pas déjà le cas -  que leur survie est en jeu parce que l’Iran, qui se dote lui aussi lentement mais sûrement de l’arme nucléaire et qui est désormais soutenue dans ce champ stratégique par la Russie de Vladimir Poutine, n’hésitera pas à s’en servir l’on peut être certain qu’un conflit de grande ampleur se produira. Et cette  crise, qui aura très vite une dimension planétaire, personne ne saura la gérer ni en prévenir les effets destructifs avec comme conséquence inévitable l’affrontement des grandes puissances.

Nous avons évoqué ici même et à maintes reprises la menace globale que fait peser le conflit israélo-palestinien sur la paix mondiale, mais tout indique aujourd’hui que le pire peut désormais effectivement se produire. Le pire, c’est-à-dire le recours de l’un ou l’autre des acteurs à l’arme de destruction massive et, de ce fait, la naissance d’un conflit que personne, pas même les grandes puissances de ce temps, ne sera capable de prévenir. Autrement dit, la renaissance de l’équation stratégique qui s’était installée en Europe au sortir de la Seconde Guerre mondiale lorsque l’Union soviétique avait menacé d’utiliser l’arme nucléaire pour combattre les Etats-Unis et les puissances occidentales.

Si personne ne peut dire aujourd’hui que la raison l’emportera sur la folie naturelle de l’espèce humaine, le temps est venu pour la communauté mondiale dans son ensemble de se coordonner afin de neutraliser les Etats qui menacent, de façon plus ou moins claire, d’utiliser l’ « arme fatale » pour se protéger ou imposer leur volonté à leurs adversaires. Une question vitale qu’il importe au plus haut point d’inscrire en tête des questions qui vont se poser lors du débat de l’Assemblée générale des Nations unies dont l’ouverture est prévue à New York ce mardi 24 septembre et qui prévoit une réunion, le 26 septembre, consacrée précisément à l’élimination totale des armes nucléaires.

Voyons si la communauté mondiale  sera capable de faire entendre la voix de la raison à ceux qui veulent recourir à l’arme fatale sans en mesurer réellement les effets destructeurs.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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